PORT-AU-PRINCE – L’ONG a reçu 500 millions de dollars de dons après le séisme de 2010. Le site ProPublica et la radio publique américaine NPR ont enquêté sur les chantiers réalisés par l’organisation depuis quatre ans.

Une enquête du site d’investigation ProPublica et de la NPR, une radio publique américaine remet en cause le travail de la Croix rouge en Haïti après le tremblement de terre de 2010. La principale interrogation: qu’a fait l’organisation humanitaire des 500 millions de dons reçus après le séisme?

Selon ProPublica, seuls six maison auraient été construites. Selon les résultats financiers officiels, 33 millions d’euros ont été investis sur place alors que la Croix Rouge est l’organisme qui a récolté le plus de fonds après le séisme. L’ONG se défend en estimant à 4,5 millions le nombre de personnes qu’elle a aidé sur place et trouvé une solution de logement à 142 000 individus.

Population locale furieuse

Les enquêteurs de ProPublica qui se sont rendus sur place pour visiter un chantier phare de l’ONG, le projet Lamika dont l’acronyme en créole signifie «une meilleur vie dans mon quartier». L’objectif était la construction de plusieurs centaines de maisons permanentes. Depuis 2011 aucun logement n’est sorti de terre. «De nombreux résidents vivent dans des cabanes de tôles rouillées, sans accès à l’eau potable, à l’électricité ou à des installations sanitaires de base» ont constaté les journalistes du site internet.

NPR est, elle, allée voir un projet de développement dans le Nord du pays dont le budget s’élevait à 13 millions de dollars. «Deux ans plus tard, la population locale était furieuse car elle n’avait rien vu se produire». Les deux médias remettent en cause des postes d’expatriés grassement payés et pensent que les dons ont pu servir à combler un lourd déficit de 100 millions de dollars.

La Croix rouge américaine s’est défendue en expliquant que «l’argent a permis de construire et faire fonctionner huit hôpitaux et cliniques, juguler l’épidémie de choléra, apporter de l’eau propre et des installations sanitaires à la population et sortir 10 000 personnes des tentes de fortunes pour des habitations sûres».

Ce n’est pas la première fois que ProPublica et NPR critiquent le travail de l’ONG. Ils avaient dénoncé un «travail bâclé» lors de la catastrophe naturelle provoqué par l’ouragan Sandy.

Source/Le Figaro
Photo/Archives
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