PORT-AU-PRINCE – L’Union européenne a demandé samedi qu’un « nouveau calendrier électoral » soit rapidement arrêté en Haïti, afin que les électeurs puissent « exercer pleinement leurs droits politiques », après l’annulation de dernière minute vendredi de l’élection présidentielle controversée prévue dimanche pour « raisons de sécurité ».
« L’Union européenne a pris acte de la décision du président du conseil électoral provisoire (CEP) de reporter, pour des raisons de sécurité, le second tour des élections présidentielles prévues ce dimanche », a indiqué dans un communiqué publié à Bruxelles la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
Le second tour de l’élection présidentielle et des législatives partielles étaient prévus dimanche, mais l’opposition a multiplié les manifestations pour dénoncer « un coup d’État électoral » fomenté par le président Michel Martelly. Plus d’une douzaine de bureaux électoraux ont été incendiés ou attaqués en province dans la nuit de jeudi à vendredi.
Pierre-Louis Opont, le président du CEP, a justifié le report du vote, annoncé à moins de 48 heures des scrutins, par l’« ensemble d’incidents et d’actes violents sur l’ensemble des infrastructures du conseil ». Il n’a donné aucune nouvelle date.
L’ONU réagit
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit samedi « préoccupé par le récent report des élections en Haïti », qui étaient prévues pour le 24 janvier et a appelé à organiser rapidement ces scrutins.
Dans un communiqué, M. Ban « exhorte vivement toutes les parties prenantes à travailler sans tarder à la conclusion du processus électoral de manière pacifique ».
Il faut, a-t-il ajouté, « trouver une solution consensuelle qui permettra au peuple d’Haïti d’exercer son droit de vote pour élire un nouveau président ainsi que les représentants restants du nouveau Parlement ».
Il exhorte aussi les acteurs politiques à rejeter la violence et à « s’abstenir de toute action qui pourrait perturber davantage le processus démocratique et la stabilité en Haïti ».
M. Ban réaffirme l’engagement des Nations unies « à continuer de soutenir la consolidation de la démocratie et la stabilisation » dans le pays.
Le candidat du pouvoir s’exprime
Jovenel Moïse, candidat du pouvoir à l’élection présidentielle haïtienne, a demandé samedi lors d’une déclaration à la presse « l’organisation du deuxième tour rapidement » au lendemain de l’annulation par le conseil électoral provisoire (CEP) du scrutin prévu ce dimanche.
« Je crois que le peuple était prêt pour voter Jovenel Moïse en foule », a annoncé le candidat du parti PHTK (parti haïtien tet kale).
« Ce que je ne comprends pas trop dans la décision du CEP, c’est qu’ils ont renvoyé les élections du 24 janvier, comme ils avaient renvoyé les élections du 27 décembre, sans dire quand elles auront finalement lieu », a-t-il indiqué.
Au premier tour de la présidentielle le 25 octobre, Jovenel Moïse, a recueilli 32,76 % des voix, contre 25,29 % pour Jude Célestin, qui a qualifié ces scores de « farce ridicule ».
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Source/Le Devoir
Photo/Le Devoir
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