PORT-AU-PRINCE – Le président haïtien Michel Martelly a, comme il l’avait annoncé cette semaine, quitté ses fonctions dimanche. Il laisse un pays profondément divisé aux mains d’un gouvernement de transition qui va devoir répondre aux violences et gérer un nouveau processus électoral.
La première journée des fêtes du carnaval a été annulée par crainte de débordements, alors qu’une ambiance morose régnait dans la capitale Port-au-Prince.
Les forces antiémeutes se sont heurtées à des manifestants au moment où Martelly quittait son poste de chef de l’État sans que son successeur ait été désigné après le report de l’élection présidentielle au terme d’un premier tour entaché par des fraudes présumées.
Suivant un accord de dernière minute salué par les États-Unis et les pays de l’Organisation des États américains (OEA), le parlement haïtien doit désigner un président par intérim dans les prochains jours. Des élections sont fixées au 24 avril et le vainqueur prendra ses fonctions en mai.
Cette procédure n’est toutefois pas dépourvue d’embûches puisque, huit candidats présents au premier tour sont opposés à la désignation d’un chef de l’État intérimaire par les députés et réclament que le poste revienne à un juge de la Cour suprême.
Les candidats contestataires, parmi lesquels figure Jude Célestin qui s’était qualifié pour le second tour, expliquent que les parlementaires ont été élus lors du même scrutin que celui du premier tour de la présidentielle et qu’ils ne sont pas légitimes à contrôler le gouvernement de transition.
« Ce prétendu accord vise à légitimer les élections de 2015 comme si elles avaient été régulières, sans tenir compte des manifestations populaires qui se sont traduites par de nombreuses victimes », a dit Samuel Madistin, porte-parole des opposants.
Selon lui, l’accord ne fait qu’exprimer le point de vue de la communauté internationale et de l’élite dirigeante haïtienne.
D’autres manifestations
Manifestants et forces de l’ordre se sont à nouveau affrontés dimanche dans les rues de Port-au-Prince pendant les célébrations annuelles du Mardi gras. Le comité d’organisation a annoncé l’annulation de la première journée de festivités en raison des désordres.
Martelly a officiellement quitté ses fonctions dans une cérémonie devant l’Assemblée nationale protégée par des Casques bleus et des unités des forces antiémeutes.
Le président de l’assemblée Jocelerme Privert a appelé à une « trêve » pour permettre d’organiser les élections. Le gouvernement intérimaire devra trancher la délicate question des participants à ce scrutin dont beaucoup estiment qu’il a favorisé le candidat du parti au pouvoir Jovenel Moïse lors du premier tour.
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Source/Radio-Canada
Photo/Radio-Canada
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