PORT-AU-PRINCE – Trois femmes et six hommes, le Conseil électoral provisoire de l’ère Privert est enfin complété. Cependant, sans un gouvernement ratifié par le Parlement, les neuf nouveaux conseillers électoraux désignés ne pourront pas être nommés et investis dans leurs fonctions. C’est pourquoi le chef de l’Etat a appelé les parlementaires à voter l’énoncé de la politique générale du Premier ministre Fritz-Alphonse Jean, attendu ce mercredi à la Chambre des députés.
Les neuf membres du Conseil électoral ont été choisis. C’est le chef l’État qui l’avait annoncé dimanche lors de son adresse à la nation sans pour autant citer leurs noms. Il s’agit de : Marie Frantz Joachim, désignée par des associations du secteur des femmes divisées sur ce choix. Entre Jacques Bernard, ancien directeur général du CEP sous la transition en 2015, et Marie-Hérolle Michel, le chef de l’État a fait choix de cette dernière pour représenter le secteur privé des affaires au CEP.
Pour le secteur syndical divisé sur la désignation d’un représentant au CEP, Jocelerme Privert avait le choix entre plusieurs noms. Il s’est arrêté sur Dorcelly Josette. « Pour nous autres dans le secteur syndical, on ne reconnaît que la conseillère électorale Lourdes Édith Joseph », a indiqué au Nouvelliste Magalie Goerges, responsable de la CNEH. Selon elle, l’association syndicale qui a désigné Madame Dorcelly Josette était impliquée dans une affaire de vente de cartes d’accréditation pour les observateurs électoraux lors des élections du 25 octobre dernier. « Le président Privert peut bien faire son choix, mais nous autres, nous n’avons rien à reprocher à Lourdes Édith Joseph », a-t-elle soutenu.
Jamais le secteur de défense des droits humains n’a été aussi divisé et diminué. Finalement, c’est la POHDH qui a eu gain de cause dans ce bras de fer entre les associations de ce secteur. Jean Simon St-Hubert a été retenu pour représenter les organismes de défense des droits humains au nouveau CEP.
Ensuite, dans le nouveau CEP, on trouve Me Carlos Hercule, le choix unique de la Conférence épiscopale d’Haïti (l’Église catholique) ; Frinel Joseph pour les cultes réformés ; Léopold Berlanger pour le secteur de la presse ; Kenson Polynice pour le secteur paysan-vaudou et Bernard Jean Lucien pour le secteur des universités.
Selon le président Privert, la relance du processus électoral est l’un des grands objectifs de l’accord du 5 février 2005. « Elle est indispensable pour une sortie définitive de la crise électorale et institutionnelle à laquelle nous faisons face », a-t-il dit. Le chef de l’État a rappelé qu’il s’agit de compléter les sièges encore vacants à la Chambre des députés par l’élection de 27 députés et au Sénat par l’élection de six sénateurs. Encore, a-t-il ajouté, il faudra finaliser l’élection des organes de l’ensemble des collectivités municipales, réaliser l’élection des organes des 575 sections communales et, en fin de compte, « finaliser l’élection présidentielle à la date prévue dans l’accord du 5 février 2016 ».
« La réalisation de ces objectifs et de ces résultats exige la mise en place du gouvernement et la tenue d’un Conseil des ministres, pour voir la mise en opération du Conseil électoral provisoire aux fins de relancer le processus électoral », a indiqué le président provisoire.
Il a indiqué que, depuis son arrivée au pouvoir le 14 février dernier, Haïti a connu une stabilité politique avec pratiquement aucune manifestation de rue. Cependant, le pays fait face à une recrudescence de l’insécurité liée au contexte politique fragile. « Réaliser des élections dans cette ambiance est une gageure, a déclaré M. Privert. Des informations crédibles nous amènent à comprendre que ces actes ignobles contre la vie et la paix ne sont pas seulement le fait de criminels de droit commun. Ils participent aussi d’actes de fauteurs de désordre qui visent à créer une atmosphère d’instabilité dans le pays », a-t-il dénoncé.
« Nous serons aussi fermes et intraitables envers ces agents déstabilisateurs qu’envers les bandits de grand chemin et de métier », a menacé le président provisoire.
Selon l’accord de sortie de crise signé le 5 février dernier entre Jocelerme Privert, président de l’Assemblée nationale à ce moment-là, et l’ancien président Martelly, le second tour de l’élection présidentielle, des élections législatives partielles et des élections locales doivent se tenir 24 avril 2016.
Ces élections concernent notamment la présidentielle où Jovenel Moïse, le candidat supporté par l’ancien président Michel Martelly, et Jude Célestin ont été qualifiés pour le second tour. Toutefois, Jocelerme Privert a annoncé la formation d’une commission d’évaluation électorale pour faire la lumière sur ce qui s’est passé lors des élections du 9 août et notamment lors de la présidentielle du 25 octobre. Ce qui pourrait changer la donne.
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Source/Radio Télévision Caraibes
Photo/Archives
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