HAVANA, CUBA – Les Cubains s’affairaient sans relâche samedi à rendre leur capitale plus belle, alors qu’un président des États-Unis sera en visite aujourd’hui pour la première fois depuis presque un siècle.
Des centaines de travailleurs, briqueteurs et maçons étaient à pied d’œuvre avant que Barack Obama ne pose le pied sur l’île avec sa femme et ses filles, pour un séjour historique qui fait vibrer le pays.
C’est la première fois depuis 1928 qu’un président américain débarque à Cuba, une visite qui doit cimenter la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays.
«Obama arrive, tout le monde se dépêche de finir», répète, entre deux cervesas, Damas, un guide touristique pour Canadiens et Français venus visiter La Havane. La frénésie se ressent dans tous les recoins de la vieille capitale. Par exemple, les chauffeurs de taxi font reluire la carrosserie de leurs voitures anciennes devenues de véritables attraits touristiques.
Le blitz avant la visite
La peinture fraîche dégouline sur les mains et les coudes des travailleurs sur les corniches et les balcons, qui essuient la sueur de leur front toutes les cinq minutes, car la température ressentie au soleil frôle les 40 °.
Les lumières extérieures qui ne s’allument plus depuis longtemps sont enfin changées et les toiles d’araignée sont retirées. L’odeur de goudron se fait aussi sentir dans les rues, recouvertes avec empressement. Le pavé est si fraîchement refait qu’il reluit au soleil.
Les terrasses des restaurants s’animent et les serveurs s’amusent à rappeler qu’Obama sera bientôt en ville. Ils rêvent que l’embargo commercial américain en vigueur sur l’île depuis plus d’un demi-siècle soit bientôt chose du passé.
Un discours attendu
À quelques heures de là, à Varadero – où de nombreux touristes québécois passent la semaine –, la venue du président américain ne passe pas inaperçue. Tous sont impatients d’entendre enfin son discours prévu mardi.
«Il faut se respecter, ne plus vivre isolés», lance Margarita avec son grand sourire. Elle est née à Cuba et souhaite que les choses changent. «On veut que les relations s’améliorent pour qu’on puisse exporter nos produits et avoir de bons prix pour les produits américains. On veut tous améliorer notre vie et on en a vraiment besoin ici».
Des hôtels ont l’intention de diffuser la venue de Barack Obama sur les téléviseurs afin que leurs clients, mais aussi leurs employés, puissent suivre la couverture.
Mais d’autres croient plutôt à un feu de paille. «Les plus vieux Cubains ont peur du changement, que voulez-vous», ricane Margarita.
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Source/Journal de Montréal
Photo/Journal de Montréal
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