PORT-AU-PRINCE – Des chauffeurs de taxi-moto ont manifesté pour protester contre les frais de 1 750 gourdes réclamées par les autorités communales pour leur enregistrement. Ils en ont profité pour dénoncer le comportement de l’État haïtien et celui des policiers et menacent de poursuivre le mouvement si les édiles ne reviennent pas sur leur décision.

Pour enregistrer leurs motocyclettes à la mairie des communes, chaque chauffeur droit verser un montant de 1 750 gourdes et recevra un gilet et un casque. Les chauffeurs mécontents de cette nouvelle mesure ont foulé le macadam pour dire non à la somme requise.

On nous a demandé de nous faire enregistrer. Nous l’avons déjà fait. Nous avons les plaques d’immatriculation, les permis, et payé les assurances et les vignettes », a déclaré un chauffeur, étalant les différentes pièces justificatives fournies par l’Etat haïtien, notamment le commissariat de Port-au-Prince. Ils n’entendent pas baisser les bras, puisqu’ils ont rempli toutes les formalités, a expliqué l’un d’entre eux, précisant qu’ils ne dépendent pas du gouvernement et que c’est grâce à cette activité qu’ils prennent soin de leurs familles.

« Nous avons le casque, car le véhicule est toujours accompagné de son casque », scande ce chauffeur qui ne voit pas la nécessité pour qu’on leur exige de payer 1 750 gourdes pour un gilet. Ils n’ont pas mâché les mots pour critiquer les maires de plusieurs communes, particulièrement celui de la commune de Port-au-Prince Youri Chevry, l’accusant de vouloir détruire ce secteur d’activité, au lieu de s’occuper de l’état d’insalubrité dans lequel patauge la ville. « Nous sommes des pères de famille, nous avons des responsabilités. Nous sommes à quelques jours de la réouverture des classes », ont-ils expliqué.

Devant le Parlement haïtien, les motos étaient stationnées, bloquant la circulation. Ils ont lancé un message aux différents parlementaires en vue de les aider à forcer les maires à revenir sur leur décision, leur rappelant que ce sont eux qui les accompagnaient lors des campagnes électorales. Les chauffeurs ont lâché des propos hostiles à l’endroit de l’administration Moïse/Lafontant, qui, disent-ils jusqu’à présent, n’a rien fait pour améliorer leur situation. Ils rappellent au président de la République que ce dossier ne sera pas traité de la même manière que celui du carburant, menaçant de passer à l’offensive, c’est-à-dire un plan B si leurs revendications ne sont pas satisfaites. « Pas question d’aller au Chili », clame plus d’un.

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Source/Le Nouvelliste
Photo/Le Nouvelliste
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