PORT-AU-PRINCE – L’éducatrice centenaire Odette Roy Fombrun souhaite la cessation des manifestations et grèves contre le pouvoir en place, après une rencontre avec le président Jovenel Moïse, le mardi 11 octobre 2017.

« De la même manière que j’ai combattu contre les déchets (Ndlr : qui jonchent tous les coins de rues des villes d’Haïti), je dis « non » aux manifestations et grèves, qui détruisent le pays et son économie », déclare la centenaire, dans une note adressée à la nation et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

L’éducatrice, qui, quelques jours avant cette rencontre, critiquait l’attitude « one man show » de Jovenel Moïse et l’exhortait à privilégier le dialogue en Haïti, semble s’adresser, cette fois-ci, en toute évidence, à cette frange de l’opposition, qui réclame, à cor et à cri, le départ du pouvoir.

« Il faut que cela prenne fin. Nous voulons que nos enfants aillent à l’école. Nous ne souhaitons pas le retour de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah, dont les opérations prennent fin le dimanche 16 octobre 2017) dans le pays », avance-t-elle, faisant référence aux journées de manifestations et de grève, organisées, depuis début septembre 2017, dans la capitale, Port-au-Prince, ainsi que dans des villes de province.

À l’instar d’Odette Roy Fombrun, d’autres secteurs, inquiets de l’évolution de la situation sociopolitique du pays, conseillent le dialogue pour résoudre les problèmes.

Les protestations contre le pouvoir visaient dans un premier temps, à contraindre l’Exécutif à faire marche arrière sur l’impopulaire budget 2017-2018, entré en vigueur le dimanche 1er octobre 2017, après son voté par le parlement et sa publication par l’Exécutif.

Ce budget, selon nombreuses organisations de droits humains, va à l’encontre des intérêts des couches défavorisées.

En dépit des rafistolages, opérés dans le budget 2017-2018, par le gouvernement, pour calmer le courroux de divers secteurs, notamment celui des transports publics, les protestataires estiment qu’il est « trop tard » pour l’administration Moise-Lafontant de continuer à diriger le pays.

De nouvelles manifestations auront lieu dans le Sud, dans l’Ouest (la capitale Port-au-Prince), dans le Nord (Cap-Haïtien), respectivement les samedi 14, dimanche 15, lundi 16 et mardi 17 octobre 2017, selon un agenda modifié de la plateforme Pitit Dessalines.

Plusieurs mobilisations de rues, déroulées, notamment à Port-au-Prince, pour réclamer le départ du président Moïse, ont été violemment dispersées par des agents de la Police nationale d’Haiti (Pnh).

Cependant, la dernière démonstration de rues, par plusieurs centaines de personnes, s’est achevée sans incidents, le mardi 10 octobre 2017, au Champ de Mars (principale place publique de la capitale), non loin des ruines du Palais national.

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Source/AlterPresse
Photo/Le Nouvelliste
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