MONTRÉAL, Canada – Un ancien propriétaire d’une résidence pour personnes âgées de Montréal reconnu coupable d’avoir comploté pour importer de la cocaïne a reçu mardi une peine de quatre ans et deux mois de détention. L’homme d’affaires Dejean Victor, tête dirigeante de la petite cellule, s’était servi d’une femme « vulnérable » pour importer plus d’un kilo de cocaïne en provenance d’Haïti.

La « mule » Francine Desormeaux a été arrêtée avec environ un kilo de cocaïne dissimulée dans une culotte à l’aéroport de Port-au-Prince, le 8 mars 2011, au terme de son troisième voyage pour Dejean Victor. Elle avait été condamnée à 15 ans de pénitencier en Haïti. La Presse l’avait rencontrée en 2012 dans la geôle haïtienne où elle a croupi pendant 38 mois dans des conditions extrêmement difficiles.

« M. Victor s’est servi de son poste et de sa fonction [de propriétaire de centre pour personnes âgées] pour convaincre Mme Désormeaux, son employée. Il a utilisé une personne vulnérable ayant un certain âge, n’ayant jamais voyagé. Il a même mis de la pression sur [elle] et utilisé le chantage et l’a bousculée avant le départ », a soutenu la juge Dominique B. Joly dans sa décision.

L’ancien homme d’affaires bien connu dans la communauté haïtienne a planifié et prémédité le complot d’importation de cocaïne entre 2009 et 2011, a conclu la juge. « M. Victor a rencontré Mme Désormeaux dans son bureau. Il l’a ensuite rejointe en Haïti et avait avec lui tout ce qu’il fallait pour qu’elle quitte le pays avec la drogue. Au dernier voyage, Mme Désormeaux savait avant de partir comment le tout se déroulerait. Il a insisté pour qu’elle accepte. M. Victor est celui qui donne les drogues, qui prend les décisions. Il est au haut de la hiérarchie », a-t-elle déclaré. Dans le box des accusés, l’homme de 60 ans n’a pas réagi pendant la lecture de la décision.

Les procureures de la Couronne fédérale Marie-Ève Moore et Marie-Ève Parent demandaient une peine de six ans de pénitencier, contre trois ans pour l’avocat de la défense Peter Georges-Louis. La juge Joly a coupé la poire en deux en imposant une peine de quatre ans et deux mois. Cette peine est supérieure aux peines imposées aux « mules » dans la jurisprudence, a noté la juge. Toutefois, en raison du temps passé en détention préventive depuis avril 2015, Dejean Victor a été dans les faits condamné à 12 jours d’emprisonnement mardi.

La coaccusée de Dejean Victor, son ex-conjointe Merlande Dont, a également été reconnue coupable le 12 janvier dernier d’avoir participé à un complot d’importation de cocaïne. En liberté pendant la durée des procédures judiciaires, elle devrait connaître sa peine dans les prochaines semaines. Elle est défendue par Me Élise Gravel.

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Source/La Presse
Photo/Archives
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