PORT-AU-PRINCE – Une violente bagarre a éclaté mardi soir lors de la séance de ratification du Premier ministre nommé Jean Michel Lapin. Dans l’hémicycle du parlement, l’atmosphère était tendue. Le nom de Jean Roudy Aly qui est à la fois ministre de la Justice et ministre de la Défense, n’a pas fait bonne recette auprès des pères conscrits qui, depuis dimanche, le signalaient à maintes reprises aux conseillers du Premier ministre nommé.

Des Sénateurs en sont venus aux mains après que le Président du bureau, Dr Carl Murat Cantave ait invité le Premier ministre nommé Jean Michel LAPIN à gravir la tribune pour faire l’énoncé de sa politique générale. Cette annonce a été suivie d’un moment de panique et de confusion qui a provoqué une échauffourée entre les parlementaires. D’un côté, les 4 sénateurs de l’opposition Nenel Cassy, Dr Evallière Beauplan, Antonio Chéramy et Ricard Pierre, de l’autre, Joseph Lambert, Gracia Delva et Hervé Fourcand se sautent à la gorge.

La salle de séance est transformée comme une salle de théâtre où chacun fait sa mise en scène sous les feux des caméras. Une situation qui pouvait être évitée entre sénateurs à propos de la décision de l’exécutif de présenter le gouvernement avec 14 ministres alors que l’arrêté présidentiel mentionne l’existence de 18 ministères.

Dans les coulisses, on apprend que l’opposition n’a aucune hostilité contre le Premier ministre considéré comme un ami de vielle date mais son équipe ministérielle les inquiète.

Après cette séance houleuse, le président du Sénat, Carl Murat Cantave, a invité les membres du cabinet ministériel à rentrer chez eux, en attendant une nouvelle invitation. Mais dans l’intervalle qu’est ce qui va se passer ? Est-ce que le gouvernement va corriger son cahier ou faire la sourde oreille ? Et les sénateurs de l’opposition veulent- ils certains postes ministériels pour faciliter la tenue de la séance de ratification du Premier ministre ? Autant de questions agitées dans l’opinion depuis 24 heures.

Si le secteur démocratique et populaire de Me André Michel applaudit le comportement des quatre sénateurs de l’opposition qui ont perturbé la séance mardi soir, il n’en est pas de même pour les députés proches du pouvoir qui se disent humiliés par leurs collègues sénateurs après la pagaille médiatisée. Antoine Rodon Bien Aimé, député de Cerca Cavajal, chef du parti politique Entente Nationale, non proche du pouvoir souhaite le renvoi même de la 50ème législature, pour lui c’est une honte, la séance du 14 mai 2019. Jude Charles Faustin conseiller du Chef de l’Etat, qui a assisté dimanche la première séance avortée qualifie d’ « anarchique », celle du mardi 14 mai 2019, le comportement des sénateurs de l’opposition qui ont bloqué la séance de ratification de la déclaration de politique générale du Premier ministre nommé. Il exhorte ces élus à débloquer la situation.

Source/Haiti Press Network
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