PORT-AU-PRINCE – L’ONU soupçonne le délégué départementale de l’Ouest, Richard Duplan, d’être impliqué dans le massacre de La Saline les 13 et 14 novembre 2018.
Dans son rapport sur ce massacre la Mission des Nations Unies d’Appui à la Justice en Haïti (Minujusth) indique que des témoins oculaires ont identifié la présence à La Saline de M. Duplan et de trois policiers de la PNH. Le délégué a été vu au centre de la zone attaquée et se serait rendu au carrefour de l’abattoir (Kafou Labatwa) à proximité du bureau de la fondation Jeunes Kore Jeunes (JKJ). « Selon les témoins, il se déplaçait à pied en compagnie de policiers en tenue civile ».
« M. Richard Duplan se serait alors adressé aux membres de gangs en leur disant : « Nou touye twop moun, se pa misyon sa yo te bay nou » (Vous avez tué trop de personnes, ce n’était pas ça votre mission) puis aurait quitté les lieux à bord de son véhicule ».
La Minujusth juge que la « présence alléguée du délégué départemental et d’agents de la PNH suggère une possible implication de ces représentants de l’Etat dans les événements. »
Dans ses conclusions la Minujusth juge que les » allégations contre le Délégué départemental de l’Ouest – si elles sont avérées – indiqueraient que ce fonctionnaire était au courant de la préparation de l’attaque, et qu’il était directement lié aux membres des gangs avec lesquels il aurait interagi pendant l’exécution de l’opération, avec l’assistance des officiers de police susmentionnés. Ces allégations soulèvent la possibilité d’une complicité entre les gangs et des autorités de l’Etat. ».
Dans ses recommandations la Minujusth presse le gouvernement haitien a « mener des enquêtes approfondies sur les actes de violence commis par les gangs et la complicité présumée de représentants de l’Etat et d’agents de la PNH à La Saline en Novembre 2018 ; et rendre les conclusions de ces enquêtes publiques.
De plus les responsables de la mission onusienne soutiennent que l’état doit s’assurer « que les personnes présumées responsables de ces violences, y compris celles exerçant ou ayant exercé des positions publiques, soient promptement traduites en justice conformément aux normes internationales en matière de procès équitable ; et s’assurer de la mise en œuvre effective de mesures disciplinaires appropriées au cours de la procédure judiciaire envers les agents de l’Etat concernés ».
Source/Radio Métropole Haïti
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