OUANAMINTHE – La Covid-19 a occasionné une forte fréquentation de migrants haïtiens au niveau de la frontière haïtiano-dominicaine. Selon un rapport du Groupe d’Appui aux Réfugiés et aux Rapatriés (GARR), près de 100 mille migrants haïtiens ont traversé la frontière au cours du premier semestre de l’année 2020.
Le Groupe d’Appui aux Réfugiés et aux Rapatriés (GARR), dans son dernier rapport publié en date du 15 juillet 2020, a présenté la situation migratoire entre Haïti et la République Dominicaine pour le premier semestre dans le contexte de la Covid-19.
Selon le GARR, la présence du nouveau coronavirus en République Dominicaine a aggravé la situation des haïtiens vivant de l’autre côté de l’île. Bon nombre d’entre eux ont regagné leur terre natale. Ce, à travers les points frontaliers (réguliers et irréguliers) pour s’échapper à la pandémie. Au cours du premier semestre de l’année en cours, environ 100 mille haïtiens ont réussi à traverser la frontière soit par rapatriement ou par retour spontané.
Au cours des six premiers mois, près de 20 mille 629 personnes ont été rapatriées et 78 mille 195 autres sont concernées par le retour spontané dans des points frontaliers officiels et non officiels, selon le rapport du GARR. Au cours du mois de juin, le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés dit avoir observé une très grande augmentation du nombre des cas de retournés spontanés par rapport au mois de mars, soit un total de 28 mille 581 retournés en juin contre mille 660 en mars.
Selon le GARR, au cours des six premiers mois de l’année, la commune de Ouanaminthe (Nord-Est) où il existe un point de passage officiel, vient en tête de liste avec un total de 39 422 retournés dont 24 152 hommes, 13 686 femmes, 880 garçonnets et 704 fillettes. Ensuite vient Belladère, commune frontalière du département du Centre avec 18 984 retournés dont 13 914 hommes, 4 122 femmes, 533 garçonnets et 415 fillettes. Pour les communes de Thomassique (Centre) et de Ganthier (Ouest), 9 823 et 4 655 retournés spontanés ont respectivement emprunté ces points frontaliers pour entrer en Haïti. Pour Ferrier (Nord-Est), le GARR a eu 3 700 retournés et pour Cornillon (Ouest), il en a eu 1 611.
Il convient de souligner que la période de la pandémie (mars – juin 2020) a été surtout marquée par des retournés spontanés. Toutefois, le GARR a pu observer 20 629 rapatriés, selon ledit rapport.
Les migrantes et migrants rapatriés ou retournés spontanément ont témoigné avoir été victimes de violations de leurs droits. Violences de toutes sortes, menaces, vols, escroquerie, dépossessions de leurs effets, sont parmi les cas rapportés. Certains ont déclaré avoir été contraints de verser de l’argent pour pouvoir traverser la frontière par des sentiers détournés ou dans les bois. Ils ont été aussi contraints de payer beaucoup plus chers pour le transport, poursuit le rapport.
Face à cette nouvelle réalité marquée par la COVID-19, le GARR encourage les Etats de l’île à continuer à travailler ensemble pour freiner la propagation du virus pour le bien-être des deux peuples voisins et le respect des droits humains des personnes migrantes.
Il dit espérer qu’avec le prochain gouvernement dominicain, les dossiers binationaux, notamment la régularisation des migrants haïtiens, la migration, seront traités en tenant compte des principes fondamentaux des droits humains.
Source/Vant Bèf Info (VBI)
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