WASHINGTON DC – Le congrès des Etats-Unis a ordonné l’ouverture d’une enquête sur l’assassinat en juillet 2021 du président Jovenel Moïse, exigeant une « description détaillée » des circonstances du meurtre, selon des informations diffusées par la presse internationale, consultée par AlterPresse.

La loi, adoptée par le sénat américain dans la nuit du 13 au 14 janvier 2022, donne trois mois au département d’Etat pour produire son rapport, selon des informations de l’Agence France Presse (AFP), citées par des médias internationaux.

Ce document doit aussi examiner s’il y a eu une quelconque ingérence dans l’enquête officielle sur l’assassinat de Moïse et si l’un de ses auteurs a pu être employé par le gouvernement américain par le passé.

« Nous sommes très préoccupés par le fait qu’un gouvernement haïtien à la fois instable et corrompu autorise ou permette de nouvelles violations des droits humains », a souligné le 14 janvier le sénateur Ben Cardin, l’un des auteurs de la loi, dans un communiqué.

« Je suis très content de l’intérêt manifesté par les États-Unis pour l’enquête sur l’assassinat du président », a réagi l’ancien premier ministre par interim et ex-ministre des affaires étrangères Claude Joseph, sur son compte Twitter, souhaitant que la lumière soit faite sur ce qui s’est passé.

Plus de 40 personnes, dont une quinzaine de Colombiens et des Américains d’origine haïtienne, ont déjà été arrêtées dans le cadre de l’enquête.

L’enquête semblerait prendre un nouvel essor, après l’arrestation, par les Etats-Unis, à Panama, du Colombien Mario Antonio Palacios Palacios (4 janvier), suivie de celle, en République Dominicaine, de l’homme d’affaires Rodolphe Jaar (7 janvier), deux principaux suspects dans l’assassinat.

Rodolphe Jarr, qui aurait laisse Haïti début janvier 2022, aurait été arrêté à la demande des autorités américaines sur la base de déclarations, volontairement fournies par Mario Antonio Palacios Palacios (détenu à Miami depuis le mardi 4 janvier 2022), a indiqué le journal Miami Herald.

Le massacre de La Saline

Par ailleurs, la loi du sénat américain appelle également à une enquête sur le massacre de La Saline, perpétré en 2018 dans un quartier populaire de la capitale, qui a fait plus de 100 morts (personnes assassinées par balles, lynchées ou brûlées vives), selon un rapport du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).

De nombreux corps sans vie ont été emportés par les assaillants armés. En plus de plusieurs personnes portées disparues, au moins 11 femmes et filles ont été victimes de viols collectifs. Les assaillants armés ont aussi vandalisé et/ou criblé de balles 150 maisons, indique le Rnddh.

Source/AlterPresse
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