NASSAU Des migrants haïtiens sont incarcérés aux Bahamas. La Commission interaméricaine des droits de l’homme décrivent les conditions de détention de ces derniers comme horribles. Hommes, femmes, enfants, entassés dans des cellules où mêmes les conditions d’hygiène ne sont pas respectés. Pire qu’en République dominicaine, ces Haïtiens sont oubliés par les autorités haïtiennes.
Il y a la République dominicaine, mais aussi Bahamas. Comme un peu partout en Amérique, les migrants haïtiens sont refoulés. Dans le silence du gouvernement haïtien, des ressortissants haïtiens aux Bahamas sont incarcérés, déportés dans des conditions inhumaines. Si le gouvernement haïtien, a décidé de fermer les yeux sur cette situation, des organisations internationales de défense des droits humains crient au scandale et appellent le gouvernement bahamien à réviser ses méthodes. Il y a plusieurs mois, le gouvernement bahamien a mis en exécution de nouvelles mesures migratoires.
Ces mesures visent principalement les ressortissants haïtiens qui sont nombreux sur l’archipel. Des enfants, des femmes enceintes sont arrêtés et entassés dans des conditions dénoncées par un rapport de la Commission interaméricaine des droits de l’homme. Le rapport de la CIDH, rendu public le 13 février, traite essentiellement de la prison de Carmichael, un centre d’incarcération réservé aux immigrants. La CIDH, sollicitée par le Centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits humains, l’Institut caribéen des droits de l’homme, affirme que les personnes détenues au centre de détention Carmichael sont dans une situation grave, mettant en danger leur vie et leur intégrité physique.
Décrivant la situation à l’intérieur de cette prison spéciale pour les migrants, la CIDH affirme qu’un nombre indéterminé de femmes en pleine grossesse, d’autres accompagnées de leurs enfants sont jetées dans cette prison. « Au moins sept petits enfants âgés entre six mois et sept ans sont également détenus au centre de détention », peut-on lire dans le rapport disponible sur le site de la CIDH. Les envoyés de la Commission interaméricaine indiquent que l’une des femmes détenues a donné naissance sans assistance médicale et a été envoyée à l’hôpital deux heures plus tard. « La nouvelle politique d’immigration adoptée par le gouvernement des Bahamas continue d’exacerber les conditions pouvant mener à un risque grave de préjudice irréparable.
L’afflux des gens arrêtés dans le cadre de la nouvelle politique n’a servi qu’à aggraver les conditions de détention au centre Carmichael. » « Les conditions sordides de détention et le traitement discriminatoire des Haïtiens et des descendants d’Haïtien aux Bahamas laissent une tache sombre sur ce pays si souvent reconnu pour son hospitalité », a déclaré pour sa part Kerry Kennedy, président du Centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme. «Le rapport de la Commission interaméricaine des droits de l’homme vient à un moment critique.
Nous demandons à tous les dirigeants des Caraïbes d’utiliser le rassemblement de la semaine prochaine aux Bahamas pour exiger le gouvernement bahamien à se conformer aux mesures de la commission. » Le pays recevra dans les prochains jours une rencontre des chefs d’Etat de la CARICOM. Dans la conclusion de son rapport, la CIDH invite les Bahamas à adopter les mesures nécessaires pour protéger la vie et l’intégrité physique des personnes détenues à la prison de Carmichael. De fournir des conditions d’hygiène adéquates et un traitement médical pour les personnes détenues en fonction de leurs besoins.
La CIDH appelle plus loin le gouvernement bahamien à prendre des dispositions pour remédier particulièrement à la situation des enfants non accompagnés, selon les normes internationales; à prendre les mesures pour garantir une assistance juridique aux prisonniers. Il est demandé également aux autorités bahamiennes de prendre des mesures immédiates pour réduire le surpeuplement dans les cellules où des enfants sont gardés en compagnie des adultes. La plupart des immigrants détenus dorment à même le sol.
Il leur manque des matelas, draps ou des couvre-lits. La CIDH plaide en faveur d’une alimentation adéquate, des produits hygiénique et des produits de base: tels que le papier hygiénique, le savon, des brosses à dents, du dentifrice et des couches pour les nourrissons. L’Etat bahamien a déclaré la guerre aux immigrants haïtiens depuis les propos controversés du président Martelly aux Bahamas. Le président avait alors appelé les descendants haïtiens à voter en faveur d’un parti lors des élections. Les Haïtiens vivent depuis l’enfer sur l’archipel caribéen. Seuls, ils font face aux conséquences des propos du président Martelly. Des personnes qui vivaient paisiblement sur l’île depuis de nombreuses années sont aujourd’hui pourchassés et rapatriés en Haïti.
Source/Le Nouvelliste
Photo/Le Nouvelliste