Il poursuit la République d’Haïti et son ancien président René Préval pour la somme de 13 millions $ pour les dommages «incommensurables» qui lui auraient été causés de 1996 à 1998 dans la Perle des Antilles.
Selon la requête, qui a été déposée au palais de justice de Longueuil, le 17 octobre, l’histoire de M. Narcisse a commencé en 1995, alors qu’il s’était rendu, à la demande d’un cousin, secrétaire du président Jean-Bertrand Aristide, conseiller le gouvernement d’Haïti sur la relance de la Cimenterie d’Haïti, une entreprise haïtienne qui a fermé ses portes en 1993. M. Narcisse a été nommé directeur général de l’entreprise.
De mal en pire
Dès le début de la réouverture des Cimenteries d’Haïti, M. Narcisse a éprouvé des problèmes avec une famille influente de l’île. La remise en fonction de la cimenterie serait entrée en compétition avec les intérêts de cette famille qui importait du ciment de la Colombie, de Cuba et du Mexique. Selon la requête, cette famille importait aussi de la drogue dissimulée dans les sacs de ciment.
Toutefois, les déboires de M. Narcisse auraient réellement commencé avec l’arrivée au pouvoir de René Préval en février 1996. Ce dernier, défavorable à la réouverture de la cimenterie aurait préféré la privatisation de l’entreprise dans l’intérêt d’une des grandes familles du pays.
Selon ce que le document de cour indique, M. Narcisse aurait été la cible d’attaques de plus en plus violentes. On aurait tiré à la mitraillette sur sa voiture à deux reprises et un attentat aurait été perpétré contre l’usine de ciment.
Au mois de septembre 1996, M. Narcisse aurait fini par donner sa démission. Il aurait été arrêté et emprisonné après avoir été sommé au cabinet du président pour expliquer son geste.
Emprisonné dans des conditions horribles
Édouard Charles Narcisse est resté emprisonné pendant un peu plus de deux ans. M. Narcisse aurait été témoin d’actes d’une cruauté inouïe. «Ayant une formation de médecin, le demandeur (M. Narcisse), est admis à tire de volontaire à l’infirmerie du pénitencier, et voit des adolescents victimes de viol, des détenus mourant de faim et aussi constaté que des détenus sont médicalement dans un état très grave faute de manque de soins immédiats», peut-on lire dans le document de cour.
C’est finalement grâce à une lettre personnelle du premier ministre Jean Chrétien qu’il est finalement libéré et rapatrié au Canada à sa sortie de prison.
M. Narcisse réclame à la République D’Haïti et à René Préval 10 millions $ pour les dommages psychologiques et physiques qui lui ont été causés. Il réclame aussi 3 millions $ pour ses biens qui lui auraient été confisqués illégalement pendant son emprisonnement.
Sources/Radio Canada
Photo/Archives
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