PARIS, France – Amaral Duclona, alias Berthone Jolicoeur ki se te lidè gang chimè nan site solèy kondane pou 25 an prizon an France apre yo te twouve’l koupab nan zafè kidnapping ak lanmò mesye Claude Bernard Lauture.
Le 6 Janvier 2004 li te kidnape Claude Bernard Lauture ki se te yon chèf antrepriz Franco-Haitien. Apre yon bon ti tan, yon frè viktim nan te resevwa yon apèl pa Claude Bernard Lauture li te fè’l konnen yo ap lage li si li fè yon ppeyman san mil dola, $100,000 US pa “Gladys” yon rich matant ki te fè pati antouraj prezidansyèl Jean Bertrand Aristide.
Gladys te rele Aristide pou li te fè li konnen de kidnapping nan, men pa peye. Li pati pou Etazini nan randevou li te gen lakay dantis li. Nan demen yo jwenn kadav misye nan Site Solèy, yo te tiye li pa yon bal nan do. Daprè fanmiy Claude Bernard di li te menase paske li te patisipe nan yon manifestasyon kont Aristide.
Prensipalman telefòn yo te jwenn kote yo te fè kidnapping, se te pou yon lyetnan ki rele Amaral Duclona. Se sa ki te pèmèt ankèt lan avanse apre Madanm Claude Bernard te depoze yon plent an France
Nan telefòn yo te jwenn nan nimero li te rele 21 fwa, e yon apèl ki te plase a frè viktim nan pou yo te mande’l lajan apre kidnaping nan. Telefòn sa te konn plase apèl regilyèman a kontak Duclona yo nan prezidans lan.
LI ORIGINAL VÈSYON AN ANBA AN FRANSÈ
La cour d’assises de Paris a condamné vendredi Amaral Duclona, un chef de gang haïtien, à 25 ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté des deux-tiers, pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre d’un chef d’entreprise, Claude Bernard Lauture, en 2004 à Port-au-Prince.
Les jurés sont allés au-delà des réquisitions de l’avocat général, Philippe Courroye, qui avait requis une peine de 25 ans, sans peine de sûreté.
La veuve de la victime, Marie-Louise Michelle, a exprimé sa satisfaction après l’énoncé du verdict tout en regrettant l’absence de mise en cause de l’ex-président d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide.
“Votre verdict devra avoir une portée exceptionnelle”, avait lancé l’avocat général aux jurés à l’issue de deux heures de réquisitions.
“Il devra sanctionner la dangerosité de cet homme, chef de gang sanguinaire. Et, par-delà les frontières et les océans, adresser un message fort à tous ceux qui méprisent la vie, leur dire que tôt ou tard, arrive l’heure de la justice et qu’ils devront répondre de leurs actes”.
C’est la première fois qu’un chef de gang haïtien était poursuivi devant une cour de justice, avait confié à l’AFP l’ancien ambassadeur de France en Haïti, Thierry Burkard.
La défense d’Amaral Duclona avait plaidé l’acquittement en mettant en avant les manquements et faiblesses de l’enquête de la police haïtienne qui a servi de base à l’instruction française et l’absence de témoins clefs haïtiens qui n’ont pas répondu à la convocation de la cour d’assises.
Pour Philippe Courroye au contraire, le dossier a apporté “des preuves accablantes et irréfutables” prouvant l’implication d’Amaral Duclona dans l’enlèvement, la séquestration et la mort du patron franco-haïtien. Selon le magistrat, il ne fait pas non plus de doute que “l’ombre du pouvoir de l’ancien président Aristide plane sur cet enlèvement, le gang de Duclona étant son bras armé”.
-‘le mobile politique est évident’-
A l’audience, Marie-Louise Michelle, la veuve de la victime, avait dit sa conviction que l’enlèvement de son mari qui venait de rejoindre “le groupe des 184” opposé au régime d’Aristide, avait été “télécommandé” par l’ancien président et “exécuté par Duclona”.
“Le mobile politique est évident”, a abondé l’avocat général en soulignant l’absence de négociation sur la rançon réclamée par les ravisseurs. “Quand on a enlevé Claude Bernard Lauture, on savait déjà qu’il ne retrouverait pas sa famille”, a-t-il estimé.
Claude Bernard Lauture avait été enlevé le 6 janvier 2004, alors qu’il circulait en voiture, par trois hommes armés qui avaient bloqué son véhicule. Quelques heures plus tard, il téléphonait à son frère et lui expliquait sous la menace qu’il ne serait relâché qu’en échange d’une rançon de 100.000 dollars versée par “Gladys”, une riche tante, membre de l’entourage du président Aristide.
Il prononçait aussi le mot “canapé vert” qui correspond à un commissariat de Cité Soleil, le plus grand bidonville d’Haïti, fief des gangs de Chimères, activistes armés se réclamant d’Aristide. Le lendemain, son corps, criblé de balles, était retrouvé dans ce quartier.
Selon son épouse, un adolescent enlevé et placé dans la même cellule que son mari de ce commissariat aurait confié avoir entendu la conversation téléphonique sur la rançon entre la victime et son frère suivie, peu de temps après, par plusieurs coups de feu. “La rançon représentait un signal adressée à la famille Lauture pour qu’elle rentre dans le rang”, a estimé Philippe Courroye.
Un téléphone portable perdu sur place par l’un des ravisseurs a permis aux enquêteurs français de remonter jusqu’à Amaral Duclona. Selon l’accusation, l’appareil appartenait à Junior Charles, présenté comme le lieutenant de Duclona qui sera tué par la suite dans une fusillade.
Le jour des faits, ce téléphone avait été appelé à 21 reprises par une ligne attribuée à Duclona à partir de laquelle la demande de rançon a également été formulée. Un autre numéro appelé correspond à un homme présenté comme chargé de la sécurité du président Aristide.