MIREBALAIS – L’arbitre de la rencontre mettant aux prises AS Mirebalais face au Racing FG, Sterlin Adonis, a dû être évacué sans connaissance dimanche après avoir reçu un coup. À 38 ans, celui qui avait officié en finale de la compétition comme arbitre assistant et qui compte 20 ans d’expérience derrière lui a failli laisser sa peau.

24 heures après les incidents du parc Bayas, l’arbitre de la rencontre qui opposait l’Association Sportive de Mirebalais (ASM) au Racing FG ne répond pas encore à nos sollicitations. Ce mécanicien industriel de formation et père d’un enfant entend poursuivre sa récupération avant de faire parvenir son rapport à qui de droit. « Il ne souhaite pas intervenir encore sur les incidents du parc Bayas », avait, depuis la matinée du lundi, expliqué le responsable de la Commission nationale des arbitres (CONA) Rosnick Grant.

Victime d’un coup de poing au parc Bayas dimanche, l’arbitre de la partie, M. Sterlin Adonis, est tombé en syncope et a dû être évacué d’urgence à l’hôpital de Mirebalais. C’est là qu’il reprendra connaissance longtemps après. « J’ai vu courir vers moi le dossard 6 du Racing FG qui m’a donné un coup et je ne me souviens plus de rien », rapporte le président de la CONA citant, selon lui, les propos de M. Sterlin Adonis. Un dossard 6 qui se révèle être en effet le portier du Racing FG, Jodelki. Un Jodelki que les dirigeants du club gonaïvien présentent comme une victime de la débandade du parc Bayas en présentant sa photo sur les réseaux sociaux parce qu’il serait touché à l’œil droit.

Vainqueur de l’AS Mirebalais 1-0 jeudi en ½ finale aller, le Racing FG n’avait besoin que d’un nul pour valider son billet pour la finale de la série de clôture. Un nul qu’il a détenu jusqu’aux arrêts de jeu et ce but salvateur de Sandinio Saint-Jean. Alors que les Mirebalaisiens manifestaient leur joie, il en résulte que l’arbitre a été agressé et a dû être évacué d’urgence avant le coup de sifflet final et qu’il faudra une décision de la COCHAFOP pour déterminer le vainqueur de ce match houleux.

Dans les notes de protestations publiées par les représentants du club gonaïvien, on indexe un comportement qui serait celui du public mirebalaisien (un fait qui ressemble comme deux gouttes d’eau à un incident survenu à Jacmel en D2 il y a quelques années). Photos de véhicules aux vitres brisées a l’appui, ils se présentent comme les victimes d’un complot ourdi murement. Ce qui étonne, c’est que le public mirebalaisien, connaisseur de football, agresserait l’arbitre de la rencontre au moment même où son équipe refaisait son retard. Mais qui peut expliquer les folies humaines ?

Du côté de Mirebalais, on avance des arguments qui soutiendraient que le désordre aurait été provoqué par les fans du club visiteur à cause de la situation renversée par l’équipe locale. Ce qui prouverait qu’ils n’ont pas su se montrer à la hauteur pour assurer la sécurité de la rencontre.

« La meilleure chose que l’on puisse faire, ce serait ne pas attribuer de titre de champion pour cette série de clôture. Il n’y a aucun honneur à gagner une compétition sportive émaillée d’autant d’incidents qui truquent en quelque sorte les résultats. Ce serait honteux de se revendiquer champion d’une compétition qui perd sa crédibilité », explique le responsable de la Commission nationale des arbitres, Rosnick Grant.

« C’est la 40e agression d’arbitre que connaît cette série de clôture et quand les arbitres travaillent sous autant de menaces, on peut dire que la compétition est truquée », continue-t-il, témoignant sa frustration après le comportement honteux de certains sur la pelouse du l’Association Sportive de Mirebalais dimanche en match retour comptant pour les demi-finales de la série de clôture du championnat haïtien de football professionnel, dimanche. « Il faudrait enfin prendre des décisions et sanctionner qui mérite de l’être pour que notre football puisse enfin progresser », a-t-il conclu.

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Source/Le Nouvelliste
Photo/Facebook
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