PUNTA CANA             La sélection nationale haïtienne des moins de 17 ans est encore à Punta Cana (jeudi 26 février à 4h46 du matin) et ignore encore quand elle pourra rejoindre Honduras trois jours après avoir quitté Port-au-Prince.

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L’entraîneur Marc Cheze est de plus en plus inquiet pour la qualité du jeu que pourront produire les champions caribéens s’ils ne parviennent à rejoindre le Honduras après leur infernal voyage. “Désolé, le groupe ne pourra pas quitter cet aéroport sans visa panaméen ou, au moins une lettre des autorités panaméennes confirmant qu’elles attendent cette sélection”. Marc Chese tourne la tête, on dirait qu’il va pleurer. Il s’éloigne du groupe et va prendre de l’air.

Les autres membres de la délégation vont tenter d’établir le contact avec Port-au-Prince pour savoir quoi faire. Mais à 3h du matin, difficile de nouer contact avec un dirigeant à Port-au-Prince. Il faut frapper à différentes portes. Jude Maitre s’endort tout de go, à même le sol. Certains membres de la délégation rient. Maître est un habitué. “Même quand il court balle au pied, il dort. C’est peut-être pour cela qu’il est le plus lourd du groupe” (il pèse 69 kilos), souligne un des adjoints de Cheze.

Mais quand le plus petit de taille de la sélection nationale U17, Fernandez Paul s’endort à même le sol à l’aéroport international de Punta Cana en république dominicaine à 4h du matin en ce jeudi 26 février, c’est un sentiment de panique qu’on a observé sur le visage des membres de la délégation. Le sélectionneur Marc Chese retourne prendre de l’air. Le fait est constaté, les joueurs sont au bout du rouleau. Ils sont fatigués. Pire, personne ne sait quand ils arriveront à destination. Mardi, la délégation dont le départ était annoncé pour environ 11h du matin avait finalement quitté la Croix-des-Bouquets aux environs de 16h30 à bord d’un bus de la Capital Coach Line.

Un problème de visas dominicains délivré très tard serait à l’origine de ce retard. C’est en route en effet que le secrétaire exécutif de la fédération, Fénélus Guerrier avait rejoint, à moto, le bus pour remettre les passeports stampillé du visa dominicain. “Nous risquons de dormir à la frontière puisqu’elle sera déjà fermée” avait fait remarquer l’hôtesse de service du bus de la Capital Coach Line. “Les autorités dominicaines sont informées de la situation et nous laisseront passer”, a répondu une voix. Aussi le groupe avait quitté le Centre Goal, la patrie au coeur avec l’espoir de vaincre.

A la frontière, les craintes de l’hôtesse se confirmaient. La frontière était vraiment fermée quand le bus est parvenu jusqu’au bureau d’immigration de Jimani. Aucune autorité n’était sur place pour sceller les passeports des membres de la délégation. Il fallait dormir là, dans le bus, à 35 dégrés centigrades à l’intérieur puisqu’on ne pouvait pas laisser fonctionner le climatiseur. Marc Cheze est allé dormir adossé à un pan de mur à l’extérieur. Vachon Kerny et Claude Francis souffrent de problème respiratoire et ne pouvant supporter la chaleur, sont obligés eux aussi de sortir et d’aller dormir à même le sol devant l’immigration.

Ebouillantés par la chaleur, les joueurs sont obligés d’aller s’asseoir dehors et de passer une nuit de veille pour attendre la matinée du mercredi 25 et obtenir le précieux sceau d’entrée. Le vol de 6h 00 du matin à destination du Panama depuis l’aéroport International Las Americas de Santo Domingo est tout simplement reporté. Il faudra repasser. Ce n’est que vers 2h 00, mercredi 25, qu’on parvient enfin à l’aéroport international Las Americas de Santo Domingo.

Il n’y a plus de possibilité de trouver un vol dans cet aéroport à destination du Panama. Re-départ : on va à Punta Cana, un aéroport international situé à près de deux cents km de Santo Domingo, pour y prendre un vol jeudi matin. Fatigués après plus de 36 heures difficiles, le plus lourd du groupe, Jude Maître, s’écroule et s’endort. “Il dort même quand il joue”, sourit l’un des membres de la délégation. Mais quand le plus petit du groupe, Paul Fernandez, ne pouvant plus résister et s’écroule de fatigue, Marc Chese s’alarme. Les corps des jeunes joueurs semblent arriver vraiment au bout de la fatigue.

Les questions fusent alors de toutes parts. Où est le responsable des sélections? Qui avait planifié le voyage? Qui a péché pour qu’on soit dans cette galère? Pourquoi fallait-il passer par Saint-Domingue quand les conditions n’étaient pas réunies? Des questions qui restent pour le moment sans réponse. Quant à Marc Cheze, il ne s’inquiète que d’une chose : Comment pourra-t-il tirer quelque chose de ce groupe de joueurs contre la meilleure formation du groupe samedi soir après un voyage pareil? Au moment où j’écris cet article (jeudi matin 5h 20 AM) personne ne sait encore quand la sélection quittera Punta Cana.

Source/Le Nouvelliste

Photo/Le Nouvelliste

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