Battue en quart de finale, samedi 18 juillet, par la sélection jamaïcaine (0-1), but encaissé après seulement 7 minutes du coup d’envoi, la sélection haïtienne de football a raté l’occasion d’empocher son billet pour les demi-finales de la Coupe d’Or de la CONCACAF et du même coup, d’être qualifiée pour la première fois, à la Copa America en 2016.
Cependant, il y a mille et une raison de dire merci à cette sélection haïtienne bourrée de joueurs talentueux et professionnels, pour sa prestation globale dans la compétition depuis l’ouverture le 7 juillet dernier. Mais aussi et surtout pour cette belle bataille livrée avec cœur et âme, samedi soir, contre les colosses Reggae-boys de la Jamaïque en quart de finale.
Éliminés certes, ce qui rend tristes Haïtiens et Haïtiennes, mais également les amants du bon football, les Grenadiers ont offert un spectacle des plus magnifiques, face à une sélection jamaïcaine un peu assommée, vis-à-vis de la prouesse haïtienne, mais qui n’était pas non plus, il faut l’avouer, ridicule en défense.
En quête, avec manière et hargne durant quasiment tout le temps de jeu, du but égalisateur en vue de retourner dans le match, les Grenadiers sont sortis enfin tête baissée, il est vrai, au M&T Bank Stadium, Baltimore, Maryland (USA). Mais, compte tenu de leur performance avec le manque de moyens qui caractérise le football haïtien, ils peuvent être fiers.
Les titulaires de départ, souffrant évidemment d’un déficit de finish dans le rectangle de l’adversaire, se montraient pourtant supérieurs techniquement comme ils l’avaient fait contre les Américains en phase de poule. Et ce, avec détermination et concupiscence de vaincre. Néanmoins, malgré leur domination stérile, ils n’ont finalement pas pu atteindre le but principal du jeu qu’est le « BUT ».
La manière de jouer et la prestation de cette équipe haïtienne rappelle l’une des plus belles équipes d’Argentine en 2002, forte et spectaculaire, disposant comme coach, un Marcelo Bielsa stratège et orgueilleux, mais qui s’était fait éliminer quand même avec 4 petits points au 1er tour de ce mondial, on se le rappelle, gagné par le Brésil clopin-clopant à l’époque, avec un super Luiz Nazario Da Lima Ronaldo, à peine relevé de blessure.
On pourra se rappeler encore si l’on remonte le temps, une équipe du Brésil jouant un football des plus chatoyants et séduisants, mais éliminée (3-2) au second tour de la Coupe du monde de football de 1982 face à l’Italie qui disposait d’un brillant Paolo Rossi à l’époque devant les buts.
L’équipe nationale dit Adieu à la compétition après quatre matchs disputés pour une victoire devant le Honduras (1-0), un nul face au Panama (1-1) et deux défaites respectivement face aux États-Unis (0-1) et la Jamaïque (0-1). Sur l’ensemble des quatre matchs, ils ont marqué deux buts (Duckens Nazon) et en encaissé trois.
Haïti se réveille donc pâle et attristée ce dimanche matin. Ils sont en effet nombreux les Haïtiens et les Haïtiennes déçus et fiers en même temps, qui se trouvaient debout et/ou très mal assis devant un petit écran dans le voisinage, faute d’électricité, pour regarder ce match qui laisse jusqu’ici, un goût de fiel sur les lèvres de plus d’un.
Toutefois, on s’en souvient que ce jeu passionnant reste avant tout le football. Tout est possible sur le terrain. Une équipe peut être dominatrice et attrayante pendant les 90 minutes du temps réglementaire et ne pas arriver à atteindre le but. Une simple erreur défensive peut tout faire basculer en faveur de l’adversaire. C’est le cas typique de la remarquable sélection haïtienne d’hier soir, qui rentrera malheureusement, bredouille au pays, sous peu.
Bien qu’elle nécessite des corrections pointues en défense, en milieu de terrain et en attaque, cette sélection haïtienne de football mérite d’être protégée et sauvegardée pour disputer les éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Il y a espoir et avenir avec cette équipe, mais surtout avec les nommés : Johnny Placide, Duckens Nazon, Wilde Donald Guerrier, Kim Jaggy, Jean Sony Alcénat dit Tiga, Jean-Eudes Maurice pour ne citer que ceux-là.
Quoiqu’il en soit, nous pensons qu’il y a lieu de remercier ces Grenadiers pour leur prouesse dans cette 13e édition de la Gold Cup 2015, organisée au Canada et aux États-Unis.
Source/Haiti Press Network
Photo/Archives
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