PORT-AU-PRINCE – En dépit de la libéralisation du secteur, les produits pétroliers demeurent une menace en raison de la faiblesse de l’économie.
Les compagnies Kimazou, Bandari Haïti S.A., CapInvest, Dinasa et Sol Haïti, dans une correspondance au ministre de l’économie et des finances, préviennent qu’elles ne disposent pas d’assez de ressources financières pour placer des commandes de produits pétroliers sur le marché international.
Les responsables des compagnies ont adressé le 29 mai 2019 une deuxième correspondance au ministre Ronald Décembre parce que la premiere n’avait provoqué aucune réaction du grand argentier de la République. ” Suite à notre courrier en date du 15 mai, resté, à cette date, sans réponse, nous voulons attirer votre attention une nouvelle fois sur le fait que la situation financière de l’industrie que nous représentons n’a fait qu’empirer à cause de l’augmentation du prix du pétrole sur le marché international et de la dépréciation continue de la gourde. De ce fait et à partir de ce jour, les compagnies pétrolières signataires de ce courrier se voient obligées de vous informer qu’elles ne seront bientôt plus en mesure d’assurer l’approvisionnement des carburants en Haïti, à cause de l’appauvrissement de leurs trésoreries résultant du non-paiement des taxes à rembourser par le Trésor public “, précise la correspondance de l’Association des professionnels du pétrole.
Les compagnies veulent aue l’Etat rembourse les dettes accumulées à cause de la subvention des prix des produits pétrolièrs. ” Nous respectons la décision du gouvernement de subventionner les carburants. Cependant, force est de constater que cette subvention ne pourra plus être financée par notre industrie”. Selon les responsables des compagnies les déficits ” générés par les taxes à rembourser de la structure de prix ne nous permettent pas de négocier des financements auprès des banques qui constatent une insolvabilité ne relevant pas de notre contrôle “.
« Après que les compensations entre les dettes des compagnies pétrolières au Bureau de monétisation des programmes d’aide au développement (BMPAD) et celles de l’Administration générale des douanes (AGD) à ces dernières, au titre des taxes à rembourser, eurent été actées, les montants nouvellement dus par l’administration douanière à nos compagnies sont d’une ampleur telle que la dégradation de la trésorerie des compagnies pétrolières ne va plus nous permettre d’importer les carburants sur le territoire national », expliquent ces compagnies.
Selon des statistiques pour le mois d’Avril 2019 les dettes de l’Etat sont supérieures à 20 millions de dollars.
Source/Radio Métropole Haïti
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