PORT-AU-PRINCE – En promettant des élections pour 2021 à ses interlocuteurs des États-Unis et de l’Espagne notamment en marge de sa participation, le dimanche 16 août à la cérémonie d’investiture du président dominicain Luis Abinader à Santo Domingo, le président Jovenel Moïse a menti à la communauté internationale.

C’est du moins l’avis du porte-parole du secteur démocratique et populaire, aile dure de l’opposition, Me André Michel qui affirme que le président haïtien sait très bien qu’il ne pourra pas organiser des élections dans le pays. Pour cela, Me Michel avance 4 raisons pour corroborer son point de vue.

D’abord, André Michel soutient que le leader du palais national est rejeté par le peuple haïtien dans sa grande majorité. Il en veut pour preuve, le fait qu’il n’ait pu se rendre au Cap-Haïtien, dans le Nord d’Haïti le week-end dernier, pour les 350 ans de la fondation de la deuxième ville du pays.

Il a tellement menti au peuple haïtien et aux Capois en particulier, notamment sur la question du courant 24/24, du téléphérique promis à la ville, qu’il ne pouvait même se rendre au Cap-Haïtien en cette occasion spéciale, a affirmé l’ancien candidat à la présidence.

Ensuite, il évoque les gangs armés qui contrôlent de nombreux quartiers de la Capitale, Port-au-Prince, et des villes de province. Comment peut-on demander aux candidats de faire campagne ou au peuple d’aller voter dans ces conditions, se demande l’opposant farouche au président Jovenel Moïse.

Il y a aussi, dit-il, la question relative à la fin du mandat constitutionnel du président Moïse, le 7 février 2021. Je ne vois pas comment un président dont le mandat arrive à terme en février peut organiser des élections après cette date, ironise André Michel.

Enfin, il évoque le fait que les groupes organisés de la société civile et les partis politiques n’ont aucune intention d’aller aux élections avec Jovenel Moïse au palais national.

Il n’a aucune autorité morale, ni légitimité politique pour prétendre pouvoir organiser le scrutin, affirme André Michel qui soutient qu’inexorablement « nous irons vers une transition ».

La transition devient inévitable et il semble que la communauté internationale n’a pas encore compris que M. Moïse ne pourra pas organiser des élections dans le pays, a-t-il dit.

En marge de sa participation à la cérémonie d’investiture du président dominicaine, le dimanche 16 aout dernier, le président Jovenel Moïse a rencontré le secrétaire d’État américain Mike Pompeo et la ministre espagnole des affaires étrangères, Arancha Gonzalez.

Il a réaffirmé la volonté de son administration d’organiser, en 2021, des élections municipales, législatives et présidentielles en Haïti. À son retour en Haïti, il a souligné que les élections sont comme la Noel, on ne peut pas les déplacer.

Toutefois, depuis sa prise de fonction le 7 février 2021, le président Moïse n’a toujours pas réussi à respecter les échéances électorales au point que le parlement soit actuellement dysfonctionnel et les municipalités sont dirigées par des agents exécutifs intérimaires.

Source/Haiti Press Network (HPN)
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