PORT-AU-PRINCE – Le discours du président Michel Martelly, exprimant son refus de partir à la fin de son mandat, le 7 février 2016, constituerait une déclaration de guerre, estime le secrétaire général de la New england human rights organization (Nehro), Antonal Mortimé.

Martelly alimenterait les violences dans ses déclarations, qui pourraient déboucher sur des confrontations entre les partisans du pouvoir et ceux de l’opposition, met en garde Mortimé, invité à l’émission Ti chèz ba, prévue pour être diffusée ce samedi 30 janvier 2016 sur AlterRadio (7:00, 15:00).

Nehro appelle la population à faire preuve de plus de responsabilité citoyenne, dans le choix des élus.
L’organisation de droits humains rejette l’attitude de la communauté internationale, qui semble privilégier des dirigeants en panne de légitimité, de compétence, de moralité et de crédibilité.

Nehro fustige également Martelly, qui continue d’accuser l’opposition d’être la cause de la non réalisation des élections dans le pays.

« La première responsabilité incombe au président. La seule responsabilité de l’opposition est d’avoir été « trop gentille » face à Martelly, en acceptant de faire partie du gouvernement au début de l’année 2015 », analyse le militant des droits humains, Antonal Mortimé.

Cette intégration de certains membres de l’opposition au gouvernement aurait calmé la mobilisation anti-gouvernementale, qui prenait de l’ampleur à la fin de l’année 2014.

Victor Benoît de la Fusion des sociaux-démocrates (Fusion) et Ariel Henry, désigné par la plateforme politique Inite -dont Ariel Henry se désolidarisera pour conynuer d’occuper un poste au sein du gouvernement d’Evans Paul,de titulaire du Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict) à celui des affaires sociales et du travail (Mast) – ont été respectivement nommés titulaire des affaires sociales et du travail et titulaire de l’intérieur et des collectivités territoires au pouvoir, suite à un remaniement ministériel en janvier 2015.

Quelque temps après, Benoît a remis sa démission sous la demande de Fusion, contrairement à Ariel Henry, qui a préféré rester au gouvernement d’Evans Paul, malgré la demande de Inite.

Les élections controversées des 9 août et 25 octobre 2015 ont suscité une impasse politique, qui ont entraîné un ensemble de mobilisations dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, pour exiger le départ de Martelly et la mise en place d’un gouvernement de transition.

Après le 7 février 2016, « si aucun accord n’est trouvé, je ne laisserai pas le pays dans l’incertitude », a déclaré le président Martelly, lors de l’inauguration des infrastructures socio-économiques du wharf de Jérémie, à Port-au-Prince, le jeudi 28 janvier 2016.

Cette déclaration de Martelly, de se maintenir à la présidence, survient après que l’Organisation des Etats américains (Oea) a approuvé, le mercredi 27 janvier 2016, sa demande (de Martelly) d’envoyer une mission spéciale « de médiation » en Haïti, en vue de superviser un dialogue entre les partis politiques.

Entre-temps, les mobilisations de l’opposition se poursuivent dans les rues de la capitale Port-au-Prince, les 29 et 30 janvier 2016, pour réclamer, entre autres, le départ de l’équipe au pouvoir.

Des manifestations intensives de l’opposition ont eu lieu dans les rues de Port-au-Prince, du vendredi 22 janvier au lundi 25 janvier 2016, pour exiger l’annulation du second tour de la présidentielle et des législatives partielles du janvier 2016, qui a été finalement reporté sine die.

Emmenés par des autobus, des milliers de partisans du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir ont défilé, ce jeudi 28 janvier 2016, dans les rues de la capitale Port-au-Prince pour réclamer la reprise du second tour de la présidentielle et rejeter la mise en place de tout gouvernement de transition.

Source/Alter Presse
Photo/Archives
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