PORT-AU-PRINCE – Plusieurs organisations sociales et personnalités appellent à la solidarité populaire pour faire face aux actes de kidnapping (enlèvements et séquestration de personnes), qui s’étendent, en toute impunité, sans actions pertinentes de la justice et de la police, en Haïti.

« Nous avons le devoir de nous révolter et d’appliquer la solidarité, pour exiger la libération des personnes qui ont été enlevées », soulignent-elles, en conférence-débats, ce mardi 29 décembre 2020, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Il est coutume, dans le pays, que les secteurs se mobilisent, seulement lorsque l’un des leurs est victime de l’insécurité, déplorent ces organisations sociales et personnalités, qui encouragent la population à exiger la libération, indistinctement, de toutes les personnes kidnappées.

Les médecins marchent pour les médecins, les avocates et avocats marchent pour les avocates et avocats, les écolières et écoliers pour leurs camarades, entre autres, constatent-elles.

« Les ravisseurs ont des patrons. Lorsqu’ils s’apercevront qu’il y a une mobilisation populaire pour exiger la libération des personnes kidnappées, ils n’auront pas d’autres choix que de les libérer », soutient le syndicaliste Josué Mérilien, coordonnateur général de l’Union nationale des normaliennes et normaliens d’Haïti (Unnoh).

L’Unnoh rappelle la libération d’une jeune femme, victime de kidnapping, suite au soulèvement de la communauté à Fort National (quartier populaire au nord-est de la capitale, Port-au-Prince).

« Nous n’avons pas besoin de connaître l’identité de la personne. Une fois qu’on est au courant de son enlèvement, il devrait y avoir un soulèvement général », souhaite l’Unnoh, membre du regroupement Konbit ògaizasyon politik, sendikal ak popilè yo.

Déroulée autour du thème « Terreur/kidnapping, une forme de gestion de pouvoir du Parti haïtien tèt kale (Phtk) », la conférence de débats populaires du mardi 29 décembre 2020 vise à inviter la population, non seulement à la vigilance, mais aussi à l’action.

Sabine Lamour, sociologue et coordonnatrice de l’organisation féministe Solidarite fanm ayisyèn (Sofa) ainsi que le psychologue Jean Samieux St-Fleur y ont été les principaux intervenants.

Une marche est prévue, le vendredi 1er janvier 2021, jour de la célébration du 217e anniversaire de l’Indépendance d’Haïti (le 1er janvier 1804), pour dénoncer la criminalité, qui prévaut un peu partout sur le territoire national.

Source/AlterPresse
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