PORT-AU-PRINCE – Au lendemain d’une journée de vives tensions, marquées par des manifestations de mécontentements d’agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh), particulièrement dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, le premier ministre de facto, Ariel Henry, a déclaré encourager l’unité, afin de lutter contre la criminalité qui prévaut sur le territoire national, dans une adresse à la nation, vendredi soir 27 janvier 2023, suivie par l’agence en ligne AlterPresse.
Cet appel du chef du gouvernement de facto fait suite à l’assassinat par balles de sept (7) policiers à Liancourt, une commune du Bas Artibonite, lors d’une attaque de bandits armés le mercredi 25 janvier 2023.
Ariel Henry annonce un accompagnement de l’État en faveur des familles des policiers victimes dans l’exercice de leurs fonctions.
Il prevoit un Conseil supérieur de la Police nationale (Cspn) et un Conseil de gouvernement, au cours de ce weekend, en vue de prendre les mesures, qui devraient permettre aux enfants de retourner à l’école et aux missions diplomatiques de rouvrir leurs portes, entre autres.
Le haut commandement de la Police nationale a été invité par le premier ministre de facto à rencontrer rapidement les policiers protestataires et à lui soumettre un rapport, avec les meilleures propositions, dans les 24 heures, sur les récents événements.
L’assassinat des sept policiers nationaux à Liancourt a provoqué le mécontentement et la frustration chez les policiers nationaux, qui ont bloqué les rues avec des pneus usagés enflammés, de grosses pierres, des véhicules placés au travers de plusieurs axes, artères et rues, depuis le jeudi 26 janvier 2023, en différents quartiers dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Les activités scolaires et les transports publics, incluant les motos-taxis, ont été paralysés.
La situation demeure fragile en différents endroits à Port-au-Prince ainsi que dans plusieurs villes en province, après les mouvements de protestations, enclenchés par des civils se revendiquant être des policiers.
Le vendredi 20 janvier 2023, trois policiers nationaux ont été également assassinés, un autre est porté disparu, tandis qu’un autre a été blessé par balles, par des bandits armés, lors d’une attaque sur une patrouille policière à Métivier, dans la municipalité de Pétionville (à l’est de la capitale, Port-au-Prince).
Cette patrouille policière du commissariat de Pétionville s’apprêtait à porter assistance à un proche d’un policier en danger, selon une note de la Police nationale d’Haiti.
Du 20 juillet 2021 – date d’installation d’Ariel Henry comme premier ministre de facto,à la suite d’un tweet de la communauté internationale au 26 janvier 2023, 78 policiers nationaux ont été assassinés par balles en Haïti, souligne le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) dans un rapport.
Du 10 au 26 janvier 2023, au moins 14 policiers nationaux ont été abattus par des gangs armés.
En conférence de presse, dans l’après-midi du vendredi 27 janvier 2023, le directeur général ad intérim de la Pnh, Frantz Elbé, a condamné les récents assassinats des policiers.
Il a aussi renouvelé sa détermination à continuer à traquer les bandits sur le territoire national, tout en lançant une nouvelle opération baptisée « Tornade 1 ».
Elbé en a profité pour évoquer les problèmes logistiques, auxquels fait face la Pnh.
Il a prôné l’unité au sein de la population et des policiers, en vue d’une issue à la situation actuelle.
Il a aussi conseillé aux policiers de garder leur calme et sérénité, et de concentrer leur énergie vers la lutte contre les bandits.
Des mesures auraient été prises pour renforcer les commissariats de police et les unités spécialisées en matériels, fait savoir Elbé.
Cependant, dans l’opinion publique en Haïti, y compris dans les milieux politiques, ces nouvelles promesses d’Ariel Henry et de Frantz Elbé sont mises en question.
Depuis plusieurs mois, les dispositions institutionnelles font grandement défaut pour mettre fin à la terreur, entretenue, en toute impunité, par les gangs armés qui gagnent beaucoup de pans du territoire national, en bénéficiant du support d’autorités politiques et de policiers nationaux véreux, dénoncent plus d’un.
Tout semble concocté pour mettre à nu l’impuissance de la Police nationale, de manière à susciter une intervention militaire étrangère en Haïti…
D’ailleurs, les gangs armés ne cachent pas, sur les réseaux sociaux, leurs accointances avec les autorités politiques, qu’ils auraient côtoyées dans différentes « réunions » et qui leur fourniraient armes, munitions, logistiques, etc.
Source/AlterPresse
Photo/PNH
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