PORT-AU-PRINCE – Alors que l’arrêté sur l’état d’urgence sanitaire ne prévoit pas la nature des sanctions pour ceux qui contreviennent à l’interdiction de rassemblements pour éviter la propagation du coronavirus dans les pays, les autorités ont procédé à des arrestations de pasteurs dimanche.
Les Église catholiques et la plupart des églises protestantes n’ont pas fonctionné ce dimanche 22 mars, cependant, certaines assemblées protestantes ont violé cette interdiction. Au moins cinq pasteurs ont été arrêtés par la police nationale, a confié au Nouvelliste le ministre de la Justice et de la Sécurité publique.
« Je n’ai pas encore le bilan complet, mais au moins cinq pasteurs ont été arrêtés. Ils ont fait obstacle à une décision visant à éviter la propagation du coronavirus dans le pays », a fait savoir dimanche après-midi au Nouvelliste Me Lucmane Délille.
Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique a souligné que toute institution concernée par l’interdiction de rassemblement qui viole l’arrêté sur l’état d’urgence sanitaire sera sanctionnée par la loi.
Contactés par Le Nouvelliste, des responsables de la police nationale ont confié au journal que les forces de l’ordre ont interpellé à Port-au-Prince un pasteur qui avait décidé de fonctionner ce dimanche. A Pétion-Ville, quatre personnes ont été interpellées pour les mêmes raisons.
Dans un communiqué publié vendredi dernier, la Fédération protestante d’Haïti avait appelé les responsables de mission, les pasteurs, les responsables d’organisation et les ligues des pasteurs à garder fermées les portes des temples, des écoles, des universités, des centres de formation évangélique à partir du dimanche 22 mars, ce jusqu’à nouvel ordre pour éviter la propagation du coronavirus dans le pays.
Après la découverte de deux cas de coronavirus en Haïti, le président de la République avait déclaré par arrêté l’état d’urgence sanitaire dans le pays pour faire face à la pandémie.
À l’article 1er dans l’arrêté adopté en Conseil des ministres jeudi, le gouvernement a indiqué que « l’état d’urgence sanitaire est déclaré sur toute l’étendue du territoire national pour une période d’un mois à partir de la publication du présent arrêté. À cet effet, les mesures suivantes sont adoptées : I) Les écoles, les universités, les parcs industriels, les péristyles ou temples vaudou, les églises, les mosquées et tous autres lieux de culte généralement quelconques, les aéroports internationaux, les frontières terrestres et maritimes demeurent fermés jusqu’à nouvel ordre ».
Le deuxième article stipule que « le gouvernement prendra les dispositions appropriées pour fournir aux hôpitaux des masques, des gants, des médicaments, des solutés et toutes autres fournitures médicales nécessaires ».
« Les hôpitaux et cliniques privés mettent à la disposition de l’État leurs services d’isolement. Il est demandé aux citoyens de rester chez eux ou de limiter leurs déplacements au strict nécessaire », stipulent les articles 3 et 4 de l’arrêté.
Selon l’article 5, les individus provenant des zones à risque seront automatiquement placés en quarantaine pour une période de quatorze jours. « Les propriétaires des biens et structures privés éventuellement réquisitionnés par l’État, en vue de secourir la population, seront rémunérés à juste titre. La force publique est mobilisée à l’effet de faire respecter ces mesures », précise l’article 6, soulignant que la force publique est mobilisée à l’effet de faire respecter ces mesures.
Source/Le Nouvelliste
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