PORT-AU-PRINCE – Le bilan de la première année de l’administration du président Jovenel Moïse et du premier ministre Jack Guy Lafontant est très maigre, estime le Réseau national des droits humains (Rnddh), dans un rapport en date du 9 mars 2018.
Les publicités faisant l’éloge du travail gouvernemental sont plus nombreuses que les travaux réalisés, critique-t-il.

Les résultats escomptés ne se sont pas matérialisés dans les domaines liés à l’économie, au développement et à la construction, définis comme axes prioritaires par le président Jovenel Moïse, lors de son intronisation le 7 février 2017.

Il mentionne le programme dit Caravane du changement pour lequel des fonds faramineux seraient utilisés dans la plus grande opacité.

Le gouvernement n’a pas pris de mesures claires et précises pour prouver sa volonté réelle de combattre la corruption à travers le pays, déplore le Rnddh.

Il critique un ensemble de décisions malvenues du président, en ce qui concerne le renforcement des institutions et l’émergence de l’État de droit.

Il cite la révocation illégale et arbitraire du directeur général de l’Unité centrale de renseignements économiques et financiers (Ucref), Me Sonel Jean François, le 19 avril 2017 qui détenait un mandat de trois ans ainsi que l’adoption, en mai 2017, d’une loi démantelant l’Ucref.

La nomination, le 7 juillet 2017, de Basile David, issu du Parti haïtien tèt kale (Phtk, au pouvoir) comme directeur général de l’unité de lutte contre la corruption (Ulcc) est également critiquée.

Il y a aussi le non-renouvellement du mandat de l’expert-indépendant des Nations Unies sur la situation des droits humains, Gustavo Gallon.

Par ailleurs, le Réseau signale une situation sécuritaire préoccupante et l’irrespect du droit à un niveau de vie acceptable de la population et l’exode des jeunes haïtiens vers des pays étrangers.

Il dénonce une détérioration de la vie de la population en matière de sécurité : au moins 35 personnes ont été assassinées par mois, soit plus d’une personne par jour.

423 cas d’assassinats violents et 11 attaques armées ont été également recensés.

De plus, les agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh), responsables de la sécurité de la population, perdent leur vie dans des conditions de travail inadéquates.

Toutefois, 804 plaintes ont été reçues par l’inspection générale de la Pnh à l’encontre des policiers impliqués dans des cas de violation de droits humains, indique le rapport.

Face à ces situations, le Rnddh recommande à l’État de renforcer les institutions policières et judiciaires pour l’amélioration de leur intervention.

Il l’exhorte à intervenir directement et immédiatement sur les conditions socio-économiques dans lesquelles patauge la population haïtienne en mettant en place des programmes effectifs de sécurité sociale.

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Source/AlterPresse
Photo/Archives
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