Port-au-Prince    Après l’annonce de l’arrestation de cinq personnes, présumées en lien avec la mort par balles du militant de droits humains Daniel Dorsinvil et de son épouse Girldy Larêche, les proches se disent insatisfaits.

1

« Pour nous, cela ne suffit pas. Il faut qu’on appréhende d’autres individus », soutient le député Ronald Larêche, frère de Girldy, joint au téléphone par AlterPresse sur la nouvelle des arrestations annoncées par la police nationale d’Haïti (Pnh) le mardi 25 février 2014.

5 bandits sont arrêtés dans le cadre de l’enquête, en cours sur le décès par balles de Girldy Larêche et de Daniel Dorsinvil, le samedi 8 février 2014, dans l’aire du Canapé Vert (à l’est de la capitale), informait le porte-parole adjoint de la Pnh, Garry Desrosiers.

Les auteurs du double homicide appartiennent à un groupe organisé, baptisé « la jeunesse au pouvoir », selon les déclarations du porte-parole adjoint de la Pnh.

Bebeto Jean (dit « Ti bout Sim »), un des présumés bandits arrêtés, affirme avoir exécuté, de ses propres mains, Girldy Larêche.

Une trentaine d’autres bandits, membres du même groupe, sont recherchés par les autorités policières.

Il ne faut pas « réduire l’affaire à une simple question de braquage », estime le parlementaire Ronald Larêche, considérant combien Daniel Dorsinvil a été un militant de droits humains, particulièrement en tant que coordonnateur de la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh).

« C’était une exécution sommaire », soutient Ronald Larêche.

Ajoutant qu’il faut « approfondir l’enquête », il suggère que les exécutants ne seraient pas ceux qui sont à l’origine de l’attaque.

Les arrestations, annoncées par la Pnh, ne changent pas, non plus, la position de la Pohdh, qui continue de demander « l’arrestation des véritables bandits ».

« Il se peut que le bandit (Bebeto Jean) ait fait la déclaration sous pression », considère le secrétariat exécutif de la Pohdh.

« Il est encore tôt » pour parler de satisfaction, dans le cadre de cette enquête, souligne Antonal Mortimé, secrétaire exécutif de la Pohdh.

Insatisfaits de la manière dont le dossier est traité, les enfants du couple Dorsinvil/Larêche, accompagnés de parents et d’organisations de défense des droits humains, ont déposé une plainte, le mardi 25 janvier 2014, au décanat du tribunal de première instance de Port-au-Prince.

Toutes les actions doivent être entreprises pour arrêter tous les coupables impliqués dans le double meurtre de leurs parents, demandent-ils.

Une copie de l’acte de décès et une copie du procès-verbal, dressé pour attester ce qui s’est passé, sont annexées à la plainte.

Le doyen du tribunal, Raymond Jean-Michel, qui a reçu la plainte, a promis de distribuer rapidement le dossier, selon ce que rapporte Antonal Mortimé à AlterPresse.

Les funérailles de Girldy Larêche et de Daniel Dorsinvil ont été chantées le samedi 22 février 2014.

Source/AlterPresse

Photo/Archives

www.anmwe.com