PORT-AU-PRINCE – Accusé d’enlèvement et de séquestration contre rançon, de blanchiment des avoirs, de faux et usage de faux, d’usurpation de titre et d’association de malfaiteurs, Clifford H. Brandt a été interrogé le lundi 29 août 2016 par le tribunal criminel siégeant sans assistance de jury. Il a expliqué pour le tribunal que c’est Edner Comé, ancien inspecteur de police, son chauffeur et son agent de sécurité, qui était le principal organisateur du kindnapping de Coralie et Nicolas Moscoso.

Clifford H. Brandt dit avoir expliqué à Comé un conflit qui avait existé entre les Moscoso et sa famille. Un avis d’appel d’offres pour autobus est à l’origine de ce conflit. Dans ce dossier, Comé lui avait promis de l’aider. C’est ainsi qu’en octobre 2012, avant le kidnapping, Comé l’avait appelé pour l’informer qu’il a le contrôle des Moscoso.

Brandt a déclaré au tribunal qu’il l’avait appelé pour savoir de quoi il en retourne. Malheureusement, Comé avait eu le temps de raccrocher. Depuis lors il n’a jamais eu de contact avec son ancien employé. À sa grande stupéfaction, quelques jours plus tard, il a été arrêté à son bureau à la Compagnie haïtienne de moteurs, a raconté l’accusé Clifford H. Brandt. « Arrivé à la DCPJ, on m’a frappé. Quand je leur ai dit que je suis malade et que je peux mourir à n’importe quel moment, ils ont cessé de me maltraiter. C’est à la Direction centrale de la police judiciaire ( DCPJ) que j’ai appris que j’ai été arrêté pour l’enlèvement de Coralie et de Nicolas Moscoso. »

Voilà qu’aujourd’hui mon chauffeur à qui j’avais fait confiance m’a mis dans une situation difficile, a expliqué Brandt lors de son interrogatoire. Interrogé sur la raison qui l’avait porté à planifier l’opération de kidnapping , il a répondu : « Majistra, se machin mwen konn vann. Mwen pa janm fè sa k pa sa.» Plus loin, il a déclaré au tribunal que s’il savait que cette affaire lui serait fatale il ne l’aurait pas racontée à Comé.

Il a profité pour dire au tribunal combien son emprisonnement fait beaucoup souffrir sa femme, ses enfants et ses parents. « Je ne sais pas dans combien d’années mes fils vont m’accepter comme leur père », a-t-il poursuivi.

Le tribunal a voulu savoir, puisqu’il dit avoir ignoré l’opération de kidnapping, comment se fait-il qu’il a pu indiquer le lieu, la maison où étaient détenus les otages ? La réponse de l’accusé : « Magistrat, pendant que j’étais à la DCPJ, on a appelé Comé. On me l’a passé. Il m’a dit où se trouvaient les Moscoso. Je l’ai écrit sur un morceau de papier. La police m’avait accompagné en ce lieu. Mais je ne pouvais rien voir. J’étais face contre terre sous des bottes. »

À la question où se trouve Comé actuellement ? Brandt a répondu qu’il ne sait pas. Le dernier contact qu’il a eu avec son ancien chauffeur remonte à environ quatre ans. Concernant les 2 500 000 dollars américains comme rançon du kidnapping, l’accusé Brandt ne sait toujours pas de quoi on parle. « Magistrat, mes parents savent que je ne suis pas un kidnappeur, a répondu Clifford H. Brandt.»

Il faut dire que jusqu’à présent, l’accusé ne peut toujours pas expliquer pourquoi il est en prison.

Quand on le regarde parfois, on a l’impression qu’il n’a pas les pieds sur terre. Parfois, il prend du temps avant de répondre à une question. N’empêche qu’il reste et demeure cohérent. Ses avocats rappellent toujours au tribunal qu’il est un homme malade. En témoignent les rapports qui ont été soumis au tribunal.

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Source/Le Nouvelliste
Photo/le Nouvelliste
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