PORT-AU-PRINCE – Le Conseil électoral a publié ce vendredi la liste des 58 candidats habilités à faire campagne en vue de la prochaine élection présidentielle. Avant tout sondage, la rédaction du Nouvelliste a dressé une liste de douze candidats qui, à cause de leur parcours politique ou des forces qu’ils représentent, paraissent être en pôle position pour la course qui s’annonce. Nous publions ci-après leurs noms par ordre alphabétique.

Jean Marie Charles Henry Baker: industriel du secteur de la sous-traitance, ancien candidat à la présidence en 2006 et en 2010, le président du parti Respect se bat depuis le temps des mobilisations du groupe GNB contre Jean-Bertrand Aristide. Il participe à sa troisième élection et a toujours été dans les dix premiers.

Steven Iverson Benoît: sénateur de la République, ancien député de Pétion-Ville, l’homme d’affaires a réuni sous son nom plus de voix que le président Michel Martelly quand il a été élu au premier tour en 2010 dans le département de l’Ouest. Père de la dernière augmentation en date du salaire minimum, il est connu comme un ami de Sweet Micky, mais aussi comme un opposant farouche à Michel Martelly. Il concourt sous le label de Konviksyon, un nouveau regroupement politique.

Jean Henry Céant: arrivé sur la courte liste des cinq premiers à l’élection présidentielle de 2010, le notaire, proche de Lavalas, a gardé son parti politique, Renmen Ayiti, pendant tout le règne de Michel Martelly en vie, en position de mobilisation et de renforcement. Avec une bonne représentation à tous les autres postes électifs, Céant brigue la présidence.

Jude Célestin: bâtisseur, travailleur, tantôt on présente l’ancien directeur du Centre national des équipements (CNE) comme le vrai gagnant des élections de 2010, tantôt comme celui qui n’a jamais pu prouver sur le béton sa popularité. L’ancien meilleur ami de René Préval va essayer de conquérir la présidence de ses propres forces cette fois avec son mouvement Lapeh, récemment créé.

Simon Dieuseul Desras: professeur d’université, deux fois élus sénateur en 2000 et en 2009, ancien président du Sénat, opposant notoire à Michel Martelly après avoir participé à la campagne électorale de celui-ci en 2010, l’homme du département du Centre veut devenir président et gouverner avec son parti Palmis. Proche de Lavalas, il se présente comme le bon recours.

Sauveur Pierre Etienne: professeur d’université, docteur en politique, coordonnateur du Parti du peuple en lutte (OPL) versant électoral et légaliste du feu mouvement communiste haïtien, celui qui brigue son premier mandat électif dirige l’une des formations qui, depuis que les élections se tiennent sous l’égide de la Constitution de 1987, a toujours su faire élire un nombre significatif de ses représentants, sauf à la présidence.

Jacky Lumarque: spécialiste des mathématiques, professeur, recteur de la principale université privée d’Haïti, proche du secteur privé, l’homme sur qui René Préval et la plateforme Vérité ont jeté leur dévolu va pour la première fois briguer le suffrage universel. Il bénéficie du soutien de Préval, l’homme qui a gagné deux élections présidentielles et raté le coche en 2010.

Samuel Madistin: ancien député, ancien sénateur, avocat renommé, l’homme de L’Estère, l’une des communes les plus riches du pays grâce à l’agriculture et au commerce, représente le Mopod, composante de l’aile dure de l’opposition à Michel Martelly. Mirlande Manigat, la candidate arrivée seconde à l’élection présidentielle de 2010, supporte son parti.

Moïse Jean Charles: Ancien maire de Milot, ancien conseiller politique du président René Préval, fondateur de la Fokal, proche de la gauche latino-américaine et bouillant sénateur du département du Nord à la 49e législature, l’homme de la plateforme Pitit Desalin veut convertir sa farouche opposition à Michel Martelly en arme de victoire.

Jovenel Moise: entrepreneur, homme d’affaires, opérateur de la plus grande exploitation agricole en activité au pays, installé à cheval sur trois départements du grand Nord où il cultive la banane, le candidat choisi par Michel Martelly et le Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK) brigue son premier mandat électif avec tout le support du pouvoir en place.

Maryse Narcisse: médecin, militante politique Lavalas, porte-parole du parti de Jean-Bertrand Aristide depuis des années, une des deux femmes de cette courte liste, Maryse Narcisse doit lever le défi de conduire les troupes Lavalas aux élections après une absence officielle de quinze ans. Sans n’avoir jamais, elle-même, été élue auparavant, elle bénéficie du support d’une famille politique réduite mais fidèle à des idéaux et à un leader.

Edmonde Supplice Beauzile: normalienne, ancienne députée, ancienne sénatrice, chef du regroupement politique Fusion, cette femme de parti veut devenir président au nom d’une longue lignée de responsables politiques d’obédience socialiste qui, s’ils savent faire élire des députés et des sénateurs, participer à des coalitions gouvernementales, n’ont pas réussi depuis 1987 à remporter la présidence. Ce 12 juin 2015, quelques heures après la publication de la liste définitive des candidats agréés à participer à l’élection présidentielle, les 12 sont en pôle position, mais la course débute à peine.

Source/Le Nouvelliste
Photo/Le Nouvelliste
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