PORT-AU-PRINCE – Le conseil électoral provisoire (cep) a officiellement annoncé mardi l’ouverture de la campagne pour les élections présidentielle et législatives du 9 octobre dont les premiers tours, tenus en 2015, ont été annulés suite à des violences et des fraudes massives.

«Beaucoup de gens étaient sceptiques, il y avait des doutes sur la tenue de l’élection mais aujourd’hui, comme vous pouvez le voir, la compétition électorale s’ouvre», a déclaré Léopold Berlanger, le président du conseil électoral provisoire (CEP), lors d’une conférence de presse.

Haïti est plongée dans une crise politique profonde depuis que des violences avaient perturbé la tenue, en août 2015, des élections législatives, provoquant l’annulation du vote dans près d’un quart des circonscriptions.
Cette crise a atteint son paroxysme suite à la publication des résultats du premier tour du scrutin présidentiel qui s’est tenu le 25 octobre 2015.

Face aux contestations de l’opposition de l’époque et après un rapport de la Commission d’évaluation électorale, concluant que le scrutin avait été émaillé de «fraudes massives», les autorités ont décidé d’annuler le vote et de reprendre à zéro l’élection présidentielle.

Les près de 6,2 millions d’électeurs haïtiens sont donc à nouveau appelés aux urnes ce 9 octobre pour le premier tour du scrutin présidentiel et des législatives partielles. Les deuxièmes tours de vote seront organisés le 8 janvier 2017.

Rappel à l’ordre

En ouvrant officiellement la période de campagne électorale, le président du CEP a tenu à rappeler à l’ordre tous les acteurs impliqués.

«Une compétition n’est pas un affrontement, ça n’est pas une bataille rangée. Nous voulons dire à tous les compatriotes engagés dans la compétition électorale, partis politiques, organisations et candidats, qu’ils ont pour devoir de respecter les règles du jeu démocratique», a déclaré Léopold Berlanger.

«Nous ne pouvons pas rentrer dans une bataille où les insultes et la violence fassent campagne», a-t-il ajouté.
A peine un quart des électeurs haïtiens s’étaient déplacés pour voter en 2015. Suite au fiasco de ces scrutins, annulés et donc en passe d’être réorganisés, le CEP sait qu’il y a beaucoup à faire pour parvenir à remobiliser les citoyens.

«Nous voulons que le peuple soit fier de ces élections, qu’il protège ces élections pour que personne ne vienne les perturber. Nous voulons prouver à tous les pays que l’on peut prendre nos affaires en main», a insisté Léopold Berlanger.

Sur les 54 candidats en lice en 2015, 27 ont confirmé leur participation au scrutin permettant l’élection d’un successeur à Michel Martelly, qui a quitté la présidence le 7 février.

Haïti est toujours dirigé par le président provisoire Jocelerme Privert, dont le mandat était supposé s’achever le 14 juin.

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Source/AFP
Photo/Archives
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