PORT-AU-PRINCE – L’éminent avocat, Gérard Gourgue, est décédé ce vendredi 4 décembre 2020, dans un hôpital à Port-au-Prince, à l’âge de 95 ans. La triste nouvelle a été confirmée par sa fille, Marina Gourgue.

Admis à l’hôpital le 1er décembre 2020, jour de son anniversaire de naissance, l’état de santé de Me Gourgue s’est considérablement dégradé.

Gérard Gourgue fut un avocat de carrière, membre du barreau de Port-au-Prince. Il fut également professeur de droit constitutionnel et a longtemps enseigné dans différentes institutions universitaires d’Haïti, dont les facultés de droit et d’ethnologie.

Dans les années cinquante, il fit une courte carrière militaire au cours de laquelle il devint lieutenant.

Ancien candidat à la présidence à l’élection avortée dans le sang en 1987, Gérard est demeuré pendant longtemps une figure importante de l’opposition. Il a été désigné président symbolique par des partis de l’opposition en signe de contestation à l’élection de Jean Bertrand Aristide en 2001.

En 1978, face aux exactions du régime dictatorial de Jean-Claude Duvalier et de sa milice armée des Tontons macoutes, il créa la Ligue haïtienne des droits humains. Il en fut le dirigeant et l’avocat jusqu’en 1986.

Le 7 février 1986, à la chute de la dynastie des Duvalier, Gérard Gourgue fut appelé au Conseil National de Gouvernement (CNG) d’Henri Namphy. Il fut membre de cette junte civilo−militaire et ministre de la justice. À peine un mois plus tard, il démissionna en raison de profondes divergences avec ce nouveau pouvoir[1].

Aux élections de 1987, Gérard Gourgue brigua la Présidence de la République sous la bannière du Front national de concertation (FNC), une plate−forme d’organisations politiques et sociales du secteur démocratique. Le candidat du FNC était sur le point de l’emporter, mais le massacre de plusieurs dizaines d’électeurs, le 29 novembre, commandité par le régime de Namphy et exécuté par les Tontons macoutes, déboucha sur l’annulation du scrutin et la dissolution du Conseil Électoral Provisoire.

Après l’élection présidentielle haïtienne de 2000, et au vu des résultats, il fut désigné président symbolique d’Haïti, en février 2001, au moment où le président élu Jean-Bertrand Aristide prêtait serment.

En 2004, Gérard Gourgue fut désigné à la fois au poste d’ambassadeur d’Haïti à l’UNESCO et de représentant personnel du Président provisoire, Boniface Alexandre, auprès de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), à Paris.

Il fut également à la création d’un collège qui porte son nom, l’Institution Secondaire Gérard Gourgue de Port-au-Prince.

Le jeudi 11 juin 2009, Gérard Gourgue participait à la quinzième édition de la plus grande fête du livre haïtien dénommée Livres en Folie, au Parc Historique de la Canne à Sucre[2].

À la suite du tremblement de terre de 2010 à Haïti, Gérard Gourgue participait à Pétionville, le 29 mars 2010, à la présentation, par Rudolph Henri Boulos, du document intitulé « Plan stratégique de sauvetage national » (PSSN), et sous-titré : « Pacte intergénérationnel de progrès et de prospérité partagés 2010-2035 »[3].

Source/Haïti Press Network (HPN)
Photo/Archives
www.anmwe.com