PORT-AU-PRINCE – Policiers, policières de la police des frontières.

Vous ne serez pas à la frontière pour apprendre à danser le merengue ou la Bachata, vous allez accomplir un devoir citoyen pour votre institution et pour la nation haïtienne. Votre pays doit passer avant les fantaisies et les émotions.

Mesdames et Messieurs,

En essayant de contextualiser, c’est donc à la fois, un devoir citoyen, une fonction régalienne, une nécessité absolue du moment que d’assurer la présence de l’État, de la police nationale d’Haïti dans nos frontières et nos côtes.

Aujourd’hui, les stratégies en matière de sécurité frontalière sont généralement inspirées de deux modèles différents et opposés : le modèle de sécurité dit de confrontation et le modèle dit de coopération. Cette dernière stratégie met l’accent sur des mesures multidimensionnelles, de nature à la fois policière et administrative. Ce modèle est privilégié en période de paix entre les États démocratiques. Les exemples pullulent à travers le monde.

Haïti et la République Dominicaine partagent une frontière terrestre de 388 km. Cet espace commun est à la fois une source de grandes opportunités économiques et de grandes menaces en matière de sécurité publique. Le territoire commence et se termine à la frontière. La frontière est donc de toute importance.

La PNH se doit d’amplifier sa présence par obligation et par prudence. Nous avons, il n’y a pas longtemps, créé cette unité. Elle devra assumer entre autres la charge de la surveillance et de la sécurisation des quatre points de passage officiels entre Haïti et la République Dominicaine, mais aussi et surtout celles d’une centaine d’autres points qui se révèlent parfois plus dangereux et plus menaçants pour la sécurité du pays. Les réalités sont là.
Policiers, policières de la Police des frontières,

À quoi cela servirait-il si on devait assurer la sécurité à la frontière en violant les droits de la personne humaine ? Ainsi, je vous invite à exécuter votre mission en appliquant la loi et les textes normatifs de la PNH, dans le strict respect des droits des citoyens haïtiens et étrangers. Parmi les entités, je voudrais détacher les femmes et les enfants. En effet, des groupes évoluant à la frontière ont fait mention de certains cas qui ont attiré notre attention, spécialement à Ouanaminthe.

La presse étrangère a fait l’écho de ces nouvelles. Cela m’a préoccupé et cela devrait préoccuper toutes les haïtiennes et tous les haïtiens qui aiment leur pays. Ce n’est pas une belle image que nous projetons au monde. En tant que responsable et père de famille, je digère très mal le calvaire des enfants à la frontière Haitiano Dominicaine. Je n’ai pas aimé ce que j’ai lu.

Source/Police Nationale d’Haiti (PNH)
Photo/Police Nationale d’Haiti (PNH)
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