PORT-AU-PRINCE – Une nouvelle étude sur le comportement sexuel des Casque bleus de la mission de l’ONU pour la stabilisation en Haïti (Minustah) réalisée par des chercheurs universitaires Sabine Lee, professeure d’histoire à l’université de Birmingham et Susan Bartels, une scientifique clinicienne à l’université du Queen au Canada a été publiée cette semaine dans le magazine « The Conversation »

Selon ces deux universitaires, qui ont interrogé 2,500 personnes qui vivaient près des bases de la Minustah, « des casques bleus, des militaires et des employés civils de la mission des Nations Unies ont engendré des centaines d’enfants en Haïti entre 2004 et 2017, laissant les mères, femmes et filles, seules face à la pauvreté et à la stigmatisation sociale. » Les auteures soulignent que l’ONU n’a pas assisté ces femmes et ces filles, les laissant seule dans la misère pour élever leur enfant…

Bien que les auteures de l’étude n’évaluent pas le nombre de femmes et de filles fécondées, elle décrivent un phénomène répandu d’abus et d’exploitation sexuels. 265 des personnes interrogées par l’équipe ont parlé d’enfants engendrés par des membres de la Minustah. Les soldats accusés d’avoir engendré des enfants en Haïti provenaient de 13 pays différents, mais principalement de l’Uruguay et du Brésil.

Alors que certaines femmes haïtiennes ont signalé des actes de violence sexuelle de la part du personnel des Nations Unies, la plupart des témoignages pointent vers « des formes de coercition plus subtiles » écrit le New York Times qui fait écho à l’étude. Les soldats ont offert de l’argent ou de la nourriture contre des relations sexuelles à des femmes extrêmement pauvres. D’autres encore ont rapporté des relations consenties qui ont pris fin lorsque les soldats ont quitté Haïti.

Pour Sabine Lee, l’ONU doit cesser de rapatrier chez eux son personnel impliqué dans des abus sexuels et les remettre aux autorités locales du pays victime de ces actes.

Interrogé par le New York Times, le Département des opérations de maintien de la Paix de l’ONU a déclaré qu’il prenait l’étude au sérieux et que la lutte contre l’exploitation sexuelle et les abus commis par les casques bleus était une priorité du Secrétaire général António Guterres…

Source/HaïtiLibre
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