PORT-AU-PRINCE – Des milliers de personnes ont marché mardi à la capitale à l’invitation de plusieurs organisations de la société civile dans le but de dénoncer le phénomène de la corruption qui gangrène le pays, notamment au niveau des appareils de l’État, a constaté sur place un reporter de Haiti Press Network.

Arborant des pancartes sur lesquelles sont écrits divers slogans, des milliers de personnes ont marché dans plusieurs rues de la capitale, en scandant le long du parcours le mot d’ordre du mouvement: « non à la corruption, non à l’impunité, oui à la dignité et la prospérité ».

Les manifestants qui ne cessent de réclamer une enquête sur l’utilisation des fonds de l’accord Petro-caribe ont dénoncé énergiquement la situation socio-économique actuelle du pays. Ils s’insurgent contre les autorités en place qui regardent, disent-ils, la majorité de la population vivre dans la misère la plus abjecte et dans des conditions infra-humaines, alors que, déplorent-ils, des personnes qui avaient la responsabilité de la gestion des biens publics ont plutôt choisi de piller la caisse de l’État.

Parallèlement, des organisations de Fanmi Lavalas ont marché aussi à Pétion-Ville en mémoire des victimes du 5 décembre 1990 où, il y a 27 ans, une grenade a été lancée à la rue Panaméricaine, faisant plusieurs victimes dans le cadre d’un regroupement des partisans du candidat à la présidence d’alors, Jean Bertrand Aristide.

Une gerbe de fleurs a été déposée à la rue Panaméricaine en souvenir des victimes par les manifestants, lesquels ont pris ensuite la direction du centre-ville pour rejoindre l’autre groupe de manifestants du Collectif du 4 décembre qui ont démarré leur marche à la place de la Constitution au Champ de Mars.

Les militants de Fanmi Lavalas en ont profité pour dénoncer aussi la corruption dans le pays. Ils ont lancé en passant des propos choquants contre la plateforme politique PHTK, avant de réclamer l’arrestation de toutes les personnes impliquées dans la dilapidation du fonds Petro-caribe évalué à plus de trois milliards de dollars américains.

Les manifestants n’ont pas pu, comme souhaité, arriver devant le Parlement pour délivrer le second message après celui devant le ministère de la Justice. La police a dû faire usage de l’eau acidulée pour disperser la foule à la mi-journée.

À noter que précédemment, une marche contre la corruption mobilisant des dominicains et des dominicaines dans les rues de Santo-Domingo avait été organisée en République dominicaine.

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Source/Haiti Press Network
Photo/Archives
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Manifestation-Haiti