Pétion-ville Plusieurs milliers de personnes ont violemment manifesté jeudi pendant plus de cinq heures dans la capitale d’Haïti Port-au-Prince pour exiger la démission du président Michel Martelly.
Des groupes de jeunes manifestants venus des quartiers pauvres de Port-au-Prince se sont heurtés à des partisans du président Martelly dans certaines rues, faisant au moins deux blessés parmi les manifestants de l’opposition.
«Des proches de Martelly ont ouvert le feu sur nous. Il y a deux personnes blessées par balles», ont indiqué des manifestants à l’AFP.
Les deux groupes ont échangé des jets de pierres sur plusieurs points du parcours de la manifestation qui a traversé toute la ville, provoquant des embouteillages monstres.
De nombreux jeunes ont conspué le pouvoir en place, accusant le président Martelly de travailler pour ses proches et non pour le peuple.
L’envoyée spéciale en Haïti du secrétaire général de l’ONU et les ambassadeurs du Brésil, du Canada, de l’Espagne, des États-Unis, de France, de l’Organisation des États américains (OEA) et de l’Union européenne ont appelé jeudi les acteurs politiques haïtiens à relancer le dialogue afin de trouver un consensus au blocage politique dans le pays.
Ils ont appelé dans un communiqué «les acteurs politiques à la continuation du processus de dialogue entre l’exécutif et le législatif afin d’arriver à une solution de consensus sur les questions politiques clés».
«Les représentants de la communauté internationale en Haïti estiment qu’il est dans l’intérêt de toutes les parties prenantes de la nation qu’une solution à l’impasse actuelle soit trouvée dans les plus brefs délais, et que cette solution soit mutuellement acceptée par les acteurs politiques ainsi que la société civile haïtienne», poursuit le texte.
Les différentes branches du pouvoir sont divisées sur la tenue d’élections sénatoriales partielles qui doivent avoir lieu depuis près de deux ans et dont la tenue prévue en décembre paraît compromise.
Une médiation conduite par des associations religieuses haïtiennes entre le président Martelly et les présidents du Parlement a échoué.
Jeudi, les manifestants ont parcouru près de 20 kilomètres dans Port-au-Prince sous un chaud soleil, galvanisés par la musique et des slogans politiques dans lesquels ils se sont attaqués aux membres du gouvernement.
Le cortège a finalement été dispersé par la police alors que les manifestants tentaient de franchir un barrage de la police interdisant l’accès au palais présidentiel.
Source/LaPresse
Photo/La Presse/Dieu Nalio Chery/AP
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