SANTO DOMINGO, RD – 19 organisations politiques et sociales de la République Dominicaine condamnent le décret 668-22, pris le vendredi 11 novembre 2022 par le president Luis Abinader Corona, qui « permet l’expulsion de milliers de personnes qui vivent dans des bateyes sur des terres dominicaines depuis des décennies », indique le journal dominicain Hoy, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

Ce décret représente un document fondamentalement politique, critiquent ces organisations politiques et sociales dominicaines, dans une prise de position conjointe.

Elles fustigent la campagne de déportations massives des migrantes et migrants haïtiens, instruite par le gouvernement dominicain de Luis Abinader.

« Nous sommes confrontés à une campagne très dangereuse de déportations massives, qui pourrait se transformer en une campagne de nettoyage ethnique si la société dominicaine ne fait pas preuve de réflexes démocratiques et met un frein au gouvernement », avertissent ces organisations, rapporte le journal dominicain Hoy, sans préciser les noms desdites structures.

En plus de priver les anciens travailleurs et les anciennes travailleuses de la canne à sucre du droit à une pension, le gouvernement dominicain menace maintenant d’appliquer directement un nettoyage ethnique à une échelle jamais vue depuis 1937, estiment-elles.

Plus de 200 mille Dominicaines et Dominicains d’origine haïtienne ont été dénationalisés à la suite de la sentence 168-13 de la Cour constitutionnelle dominicaine, en septembre 2013, rappellent-elles.

Le vendredi 11 novembre 2022, Luis Abinader a publié le décret 668-22, ordonnant une série de mesures pour prévenir et poursuivre les invasions et les occupations irrégulières des biens privés et publics.

Ce décret prévoit notamment l’expulsion des étrangers dûment poursuivis, sans possibilité de retourner dans le territoire voisin d’ Haïti, souligne la présidence de la République Dominicaine, sur son site.

Des instructions ont été données, à cet effet, à différents organismes d’État, comme le ministère de l’intérieur, celui des affaires étrangères, la direction générale des migrations et la police nationale.s

Au cours du mois d’octobre 2022,Plus de 14 mille cas de rapatriements, de retours spontanés et de refoulements d’Haïtiennes et d’Haïtiens ont été enregistrés, à la frontière haïtienne-dominicaine, signale un rapport mensuel de la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).

Source/AlterPresse
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