MIRAGOÂNE – Le commissariat de Miragoâne, chef-lieu du département des Nippes, est un vestige encore debout. Situé au cœur du marché principal de la ville, sur le littoral, près du wharf, ce poste de police a une façade aussi délabrée que les dépôts et boutiques mal-en-point dans la zone. A première vue, il paraît que les policiers ont déserté mais au fond, ils ont peur. Ils craignent de se trouver ensevelis sous des tas de gravats si un jour ce vieux bâtiment, qui autrefois servait de caserne aux troupes des Forces arméew d’Haïti (FADH), s’effondre.

Tout en haut de l’entrée du ce commissariat, « A démolir/la mairie » est plus lisible que «PNH/ commissariat de Miragoâne». L’usure, avec le temps, a emporté la peinture bleu et blanc, pour laisser apparaître le jaune des anciennes casernes des Forces armées d’Haïti (FADH). Dans cet espace délabré, quelque 150 policiers y sont affectés. C’est aussi le quartier général de l’Unité départemental de maintien d’ordre (UDMO/Nippes). L’un d’entre eux, transféré de Port-au-Prince, a confié qu’il a été étonné quand il a vu son nouveau lieu de travail. « On m’a rapporté que les études avaient été réalisées depuis longtemps mais jusqu’à présent la construction tarde à commencer », a-t-il indiqué.

À l’entrée du commissariat, les détaillants, pendant les jours de marché, exposent leurs marchandises, encombrant le passage à toutes les heures de la journée. Pas de toilettes fonctionnelles, un escalier avec des marches trouées, des murs décrépis, des poutres décapées et le toit en béton fissuré à bien des endroits, l’intérieur de ce commissariat est tout aussi délabré que l’extérieur. Il ressemble aux vieilles bâtisses mises en lambeaux par le séisme de 2010 qui a ravagé la capitale. Il ne reste ni portes ni fenêtres dans la façade principale du du commissariat. Les bureaux de la MINUSTAH et du service de circulation sont complètement vidés. Ne pouvant pas se plaindre publiquement, les policiers gémissent dans les couloirs encrassés du commissariat.

Les policiers, ceux qui viennent de loin, devraient être logés dans le dortoir, mais les lits sans matelas n’offrent pas le confort souhaité. Ces derniers fuient constamment ce dortoir sale, rempli de friperies sens dessus-dessous. Ils craignent aussi de se trouver ensevelis sous des tas de gravats si un jour ce vieux bâtiment s’effondre. « Certains d’entre nous ont loué une chambre comme alternative, car nous ne pouvons pas risquer notre peau ici », a confié un policier.

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Source/Le Nouvelliste
Photo/Le Nouvelliste
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Commissariat-Miragoâne