PORT-AU-PRINCE – La police nationale colombienne enquête sur de multiples voyages effectués au pays depuis le début de l’année par l’un des plus hauts responsables de la sécurité du défunt président haïtien Jovenel Moïse.
Depuis janvier, Dimitri Hérard, le chef de l’Unité de sécurité générale du Palais national, a fait des escales à Bogota lors de voyages effectués au Panama, en Équateur et en République dominicaine, pays pourtant voisin d’Haïti, a indiqué le chef du corps policier, le général Jorge Luis Vargas.
Les enquêteurs cherchent à déterminer s’il y a un lien entre ces visites répétées, dont l’une a duré plusieurs jours, et le fait que 21 membres du commando accusés d’avoir assassiné le président dans sa résidence de Pétion-Ville mercredi dernier sont d’ex-militaires colombiens. Trois d’entre eux ont été tués depuis par la police haïtienne.
La police colombienne soutient que 19 billets d’avion achetés par la compagnie CTU ont permis à certains de ces hommes de se rendre en République dominicaine, d’où ils sont ensuite entrés en Haïti.
Selon les autorités colombiennes, deux des trois Colombiens tués après l’attaque de la résidence privée du président Moïse travaillaient pour CTU, une firme basée en Floride, mais gérée par un homme d’origine vénézuélienne, Antonio Enmanuel Intriago Valera.
Depuis le meurtre de Jovenel Moïse, les Haïtiens s’interrogent ouvertement sur le rôle joué par les responsables de la sécurité du président, qui ne semblent pas avoir échangé le moindre coup de feu avec les assaillants.
Malgré la nouvelle des voyages répétés de Dimitri Hérard à Bogota, le chef de la police nationale colombienne a tenu à indiquer aux journalistes que son service ne tirait pas de conclusions hâtives de cette situation.
Nous ne pouvons émettre une quelconque hypothèse. Nous respectons l’autonomie judiciaire de l’État haïtien et de ses autorités.
Une citation de :général Jorge Luis Vargas, chef de la police nationale colombienne
M. Hérard et d’autres responsables de la sécurité du président Moïse doivent être interrogés par la justice dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du président Moïse.
La police nationale haïtienne a annoncé dimanche avoir arrêté Christian Emmanuel Sanon, un homme de 63 ans soupçonné d’avoir recruté les membres du commando tenus responsables de l’assassinat.
Selon le chef de police Léon Charles, les motivations de M. Sanon étaient politiques et l’homme avait été en contact avec deux autres auteurs intellectuels de l’assassinat, qu’il n’a pas nommés.
Source/Radio-Canada
Photo/Archives
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