PORT-AU-PRINCE – Deux des 17 missionnaires américains et canadiens, enlevés et séquestrés depuis plus d’un mois par des bandits armés ayant des bases au nord-est de Port-au-Prince, ont été libérés, a annoncé, le 21 novembre, l’organisation américaine Christian Aid Ministries sur son site internet, consulté par AlterPresse.

Cette organisation, à laquelle appartiennent ces missionnaires, indique, dans un communiqué, qu’en dépit d’ « informations limitées », elle est « en mesure de signaler que les deux otages qui ont été libérés sont sains et saufs, de bonne humeur et pris en charge ».

Le groupe de personnes séquestrées était constitué de 16 Américains et un Canadien, ont été kidnappés le 16 octobre par le gang 400 Mawozo au moment où les missionnaires venaient de visiter un orphelinat établi dans la zone de Ghantier.

Parmi les personnes enlevées il y a également des enfants, dont un bébé de huit mois, selon des précisions fournies par l’organisation, dont les bureaux sont établis dans l’État américain de l’Ohio.

« Nous ne pouvons pas fournir ou confirmer les noms des personnes libérées, les raisons de leur libération, leur origine ou leur emplacement actuel », lit-on dans le communiqué de Christian Aid Ministries. L’entité demande « à ceux qui ont des informations plus précises sur la libération et les personnes concernées de protéger ces informations ».

Le 22 octobre, le gang 400 Mawozo avait menacé d’éliminer les otages si une forte rançon réclamée n’avait pas été versée.

Les autorités américaines se sont montrées jusqu’à présent peu loquaces sur le dossier. En visite en Haïti, le secrétaire d’État adjoint du Bureau international chargé de la lutte contre les stupéfiants et de l’application de la loi, Todd D. Robinson, avait déclaré, à ce propos, le 9 novembre dernier, ne détenir aucune nouvelle information pouvant être rendue publique.

Les autorités américaines prennent très au sérieux la menace des gangs en Haïti, avait-il pourtant averti.

Le dimanche 11 avril 2021, près d’une dizaine de religieuses et religieux catholiques, dont deux Français, avaient été enlevés et séquestrés par le gang 400 Mawozo, avant d’être libérés le 30 avril 2021, contre rançon.

Crise de sécurité

« Haïti fait face, depuis quelques années, à une crise de sécurité multidimensionnelle et multiforme, qui prend, de nos jours, des proportions alarmantes et qui met en péril les fondements de la république », relève le Groupe de travail sur la sécurité (Gts), qui vient d’être mis en place à l’initiative de plusieurs organisations de la société civile.

Des bandits continuent de créer, en toute impunité, une situation de terreur, ponctuée par des actes de criminalité, dont le kidnapping, à travers le pays.

Le premier ministre de facto, Ariel Henry, a réaffirmé sa volonté de combattre les actes de banditisme, en vue de rétablir la sécurité dans le pays, lors d’une visite effectuée le mardi 16 novembre 2021, à la direction générale de la Police nationale d’Haïti (Pnh).

Il a réitéré ses promesses le 18 novembre, à l’occasion de la cérémonie de commémoration du 218e anniversaire de la bataille de Verrières en 1803 (dernière bataille avant l’indépendance d’Haïti en 1804). Il a invité la population à se mettre « debout » pour lutter contre l’insécurité, notamment les actes de kidnapping.

Les manœuvres des gangs armés ont été à l’origine d’une rareté de carburant sur le territoire national, pendant plusieurs semaines, suite au blocage du passage des camions citernes, dans le quartier de Martissant (périphérie sud de la capitale) et dans la commune de Cité Soleil (nord).

Depuis plusieurs années, en s’étendant en plusieurs points du territoire national, les corps de gangs armés continuent de perpétrer, en toute impunité, sans être inquiétés, ni par la justice, ni par la police, leurs forfaits, assassinats, actes de kidnappings, rackets, rapines, vols, viols, etc., comme des mafieux.

Source/AlterPresse
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