PORT-AU-PRINCE – Depuis la publication par le Conseil électoral provisoire (CEP) des résultats préliminaires des élections du 20 novembre 2016, une avalanche d’attaques ―diffamation, pressions et menaces― s’est abattue sur la conseillère Marie-Frantz Joachim. Les signataires de cette déclaration veulent exprimer leur profonde indignation par rapport à ces attaques insidieuses qui ciblent la conseillère, en tant que membre du CEP et en tant que femme, et lui manifester leur solidarité.
Des organisations et personnalités ont été parties prenantes du processus de désignation d’une personne issue du mouvement des femmes pour participer au CEP. Une personne siégeant au CEP ne défend pas les intérêts d’un groupe particulier, mais représente la nation et apporte dans l’instance sa sensibilité sociale. Dans ce cas précis, il s’agit du respect des droits humains des citoyennes et citoyens et de la participation des femmes. Le choix de Mme Joachim a été appuyé et salué parce qu’il s’agit d’une femme compétente, imbue de l’intérêt général, convaincue de la nécessité de porter la cause des femmes dans tous les espaces et qui, depuis longtemps, fait preuve d’engagement et de conviction. Une femme, apte à garder le cap, en étant guider par sa conscience citoyenne, car elle ne se laisse ni inféoder, ni manipuler.
Marie-Frantz Joachim est une féministe qui lutte, depuis fort longtemps aux côtés de ses camarades, pour que les pratiques politiques changent. Appliqué au cadre des élections cela signifie : a) Faire tout son possible pour que la compétition électorale se déroule sans parti pris et dans le respect des règles établies ; b) Promouvoir la participation sans discrimination ; c) Encourager la présence de davantage de femmes dans la machine électorale et veiller au respect des droits des candidates ; d) Soutenir la production de données désagrégées selon le sexe et l’âge ; e) Veiller à ce que les résultats soient fidèles au vote des électrices et électeurs.
Comme la conseillère, les signataires croient que la chose la plus fondamentale dans des élections est la vérité du scrutin, quel que soit la gagnante ou le gagnant, même si l’on ne partage pas les positionnements de cette personne. Accepter la logique des élections, c’est suivre un chemin donné, sans restriction du droit de contester pour toute partie s’estimant léser. Le système électoral comporte certes des problèmes, mais ces questions devraient être réglées bien avant les élections. Mais, en raison de nos turpitudes, l’on ne se consacre pas à la résolution effective de ces problèmes.
Le niveau de participation et les scores enregistrés, selon les résultats préliminaires, appellent de profondes réflexions pour : a) Chercher à comprendre ce qui porte la grande majorité de l’électorat à s’abstenir et ce qui motive une partie à se rendre aux urnes et quels sont les déterminants du vote ; b) Cerner ce qui a conduit le pays à la situation actuelle. Au lieu de travailler avec sérieux pour contribuer au nécessaire changement, certains-es préfèrent l’intrigue et tentent de ternir la réputation d’une honnête citoyenne. Ce n’est certainement pas une réponse aux questions cruciales qui se posent.
Ces agissements ont pour conséquence que des citoyennes et citoyens, qui pourraient valablement servir leur pays, préfèrent se tenir loin de la gestion de la chose publique afin d’éviter d’être vilipendés sur les murs et dans les médias. Ce faisant, les institutions publiques sont abandonnées aux arnaqueurs et arnaqueuses et le pays continu à s’embourber dans les inégalités et la médiocrité.
Les signataires exhortent la conseillère Marie-Frantz Joachim à continuer à faire consciencieusement son travail, selon les prescrits de la constitution et de la législation électorale.
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Source/AlterPresse
Photo/AlterPresse
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