MONTRÉAL, Canada – Nous avons appris que le gouvernement Trudeau a recommencé, après seulement une semaine de suspension, à déporter vers Haïti les ressortissants haïtiens en situation d’irrégularité au Canada.
Cette déportation s’opère dans un contexte d’effondrement complet de l’État haïtien et de risques réels d’une guerre civile en Haïti. Et cela, les autorités canadiennes le savent, puisqu’elles mettent en garde les ressortissants canadiens d’effectuer des voyages non essentiels en Haïti.
C’est une gifle pour la communauté haïtienne du Canada, qui est un modèle d’intégration à la société canadienne et québécoise, et cela depuis les années 40.
C’est d’autant plus révoltant que cette massive déportation des Haïtiens et Haïtiennes s’opère dans la totale indifférence des élus québécois et canadiens d’origine haïtienne. Rappelons pour l’Histoire que la communauté haïtienne recèle des élus à tous les échelons politiques du pays: fédéral, provincial et municipal. S’ils étaient solidaires de leurs frères et soeurs de sang, ces élus constitueraient “un groupe de pression des élus québécois et canadiens d’origine haïtienne” pour exiger du gouvernement Trudeau un moratoire sur la déportation de leurs concitoyens et concitoyennes vers Haïti. Rien de moins!
Il est temps que les politiciens et politiciennes québécois d’origine haïtienne passent des belles paroles et des photos béates aux actions politiques.
Jean Fils-Aimé, Ph.D.
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