PORT-AU-PRINCE – L’entrée en vigueur de l’arrêté communal interdisant à tout individu ou institution d’empiler les déchets sur la voie publique ou des espaces publics non dédiés à cette fin est désormais effective ce jeudi. Le maire de Port-au-Prince, Ralph Youri Chevry, accompagné d’un substitut du commissaire du gouvernement et de Berson Soljour de la DDO, en a fait l’annonce au bureau de l’édilité.
Pour faire face au problème d’insalubrité considéré comme viral dans la capitale haïtienne, Youri Chevry a informé que sa municipalité détient la capacité de ramassage et de collecte des ordures qui jonchent les différentes rues de la capitale. Le maire a informé par ailleurs qu’il dispose d’une flotte de 18 camions à benne compressive et un loader pour assainir la capitale et rehausser son image.
Treize de ces camions auront à sillonner la capitale, qui sera divisée en différents blocs, pour le ramassage des ordures ménagères, des déchets encombrants domestiques, entre autres. Les mardis, jeudis et samedis, une équipe va travailler sur 7 blocs. Les mercredis, vendredis et dimanches une autre équipe s’occupera de Fontamara, Martissant et Bicentenaire.
« Les équipements sont là. Le team est opérationnel et la mairie a déjà une recette suffisante pour les opérations de ramassage d’ordures », a dévoilé le maire Chevry. Pour lui, c’est un message fort adressé au problème du ramassage d’ordures qui se répand au niveau national.
À cette conférence de presse tenue pour fournir des détails autour de l’arrêté communal, l’administration communale persiste : il n’y aura pas de traitement de faveur envers personne qui enfreint la loi.
Un citoyen surpris en train de jeter ou de rassembler des ordures sur la voie publique est passible d’une amende allant de 10 000 à 50 000 gourdes, selon l’arrêté. « Des agents de police ainsi que ceux de la mairie sont mobilisés et instruits en vue de faire respecter la loi », s’accordent à dire les autorités.
Toute la population de Port-au-Prince est concernée par cette mesure, avance un Youri Chevry déterminé, comme pour prévenir toutes les compagnies privées responsables du ramassage d’ordures. Youri Chevry invite ces dernières à rentrer en contact avec la mairie pour le suivi.
D’un ton ferme, le maire communique que l’aire du Champ de Mars, l’endroit où les restaurants pullulent, est interdite à l’entreposage des ordures. Pour une capitale assainie, Ralph Youri Chevry confie que des enquêteurs seront sur le terrain pour s’informer auprès des restaurants et d’autres institutions de la gestion de leurs ordures. « Si on ne fait rien, ce sera encore pire », martèle le maire de la capitale de Port-au-Prince. Lui qui compte passer à la phase de traitement.
Bousculé par les journalistes concernant la capacité de la mairie à ramasser des milliers de mètres cubes de déchets, le maire se montre optimiste. Il donne la garantie que ce n’est pas une conférence de plus. Aucune garantie, si ce n’est la confiance que demande le maire.
À une question sur une éventuelle augmentation de la détention préventive prolongée à cause de cet arrêté, Jacques Lafontant, substitut du commissaire de gouvernement, pense que malgré tout la justice ne doit pas refuser de faire son boulot.
Dans ce contexte, il informe qu’une task force sur la question de détention préventive prolongée est mise sur pied. « Chaque samedi, le tribunal de première instance de Port-au-Prince siégera dans 5 chambres correctionnelles pour entendre de nouveaux cas », a-t-il défendu.
Cependant le flou persiste concernant la sanction prévue quoique la mairie ait fixé l’amende entre 10 000 et 50 000 gourdes. « Un individu qui enfreint cet arrêté commettra une contravention de simple police et sera présenté devant le tribunal de paix », s’est empressé de souligner Berson Soljour. Si l’individu ne peut pas payer l’amende, il sera transféré à un centre carcéral, mais ne peut pas rester indéfiniment en prison, enchaîne de son côté le substitut, qui apporte au passage tout son appui à cette démarche qui a pour finalité réguler le comportement des citoyens au sein de la société.
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Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
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