Selon le quotidien Washington Post, dans l’éditoriale du 28 décembre “la politique brisée d’Haïti” a conclu, qu’en absence d’intervention internationale, Haïti va s’effriter dans l’anarchie. En fait, la crise d’Haïti est, en grande partie, une conséquence des États-Unis et de l’intervention internationale.

Haïti est sous l’occupation des soldats de l’ONU depuis plus d’une décennie. Et c’était la pression des États-Unis qui a conduit aux élections de 2010, quelques mois après le tremblement de terre et des semaines après l’éruption d’une épidémie de choléra virulente, introduit par les troupes de l’ONU. Moins de 23 pour cent des électeurs inscrits ont voté.

Le Président Michel Martelly n’a jamais eu un mandat démocratique. Ce ne fut qu’après une équipe de neuf membres de l’Organisation des États américains, contrôlée par les Etats-Unis et ses alliés, inversé les résultats du premier tour – lors d’une manœuvre sans précédent et sans justification – que M. Martelly est même qualifié pour le second tour.

Depuis sa prise de fonctions, M. Martelly n’a pas réussi à programmer des élections, maintenant plus de trois ans en retard. Il a nommé plus de 130 maires, contournant le processus démocratique. Il a rempli le conseil électoral avec ses partisans. Les six sénateurs de « l’opposition» mis en cause dans l’éditorial sont un bouc émissaire commode. Ces sénateurs (et les milliers de personnes qui ont manifesté chaque jour) sont légitimes, exigent des élections équitables plutôt que d’une répétition de 2010.

La communauté internationale joue effectivement un rôle dans l’avenir politique d’Haïti. Mais ce n’est pas celui dont on devrait être fier.

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