PORT-AU-PRINCE – Il ne rate jamais une occasion pour prendre ses distances et critiquer les agissements du pouvoir en place. Cependant, pour Evans Paul, exiger le départ du président de la République après seulement huit mois au pouvoir pour une question de budget est une exagération. L’ancien Premier ministre appelle les protagonistes à un dialogue responsable et ouvert.
Fanmi Lavalas et Pitit Dessalines ne jurent que par le départ de Jovenel Moïse du pouvoir. Ces organisations politiques multiplient les manifestations de rue et appellent la population à la désobéissance civile. L’ancien Premier ministre Evans Paul leur fait savoir qu’il est trop tôt pour exiger le départ du président sur la base du budget 2017-2018 même s’il avait reconnu que la loi de finances « viole le principe de la justice fiscale ».
Selon M. Paul, un mandat est associé à une mission. Toutefois, a-t-il précisé, ce n’est pas parce que vous avez un mandat que vous devez rester au pouvoir si vous n’avez pas fait votre travail. « La Constitution prévoit dans quelle circonstance on peut exiger le départ d’un président s’il n’a pas fait son travail», a-t-il dit dans une interview accordée, vendredi, au Nouvelliste.
Pour l’ancien Premier ministre de Michel Martelly, tout le monde doit reconnaître que le chef de l’État a une légitimité politique. Une légitimité politique, a-t-il précisé, que lui acquiert la majorité des électeurs lors de la dernière présidentielle et la participation de l’opposition dans cette même élection. « En deux fois, 2015 et 2016, il a été aux élections avec eux dans deux contextes différents et à chaque fois il a remporté les élections », a-t-il rappelé.
Le leader politique reconnaît le droit des opposants au pouvoir en place d’avoir des griefs, mais, a-t-il dit, ce n’est pas à la population de payer les conséquences.
Il a appelé les protagonistes au dialogue. « Je me rappelle que lors de la campagne électorale, Jovenel Moïse avait parlé d’états généraux sectoriels. Nous avons une grave crise de société qui déstabilise le pays. M. Jovenel Moïse a hérité de cette situation. Mais il le savait avant qu’il soit élu président. Aujourd’hui, il a quelque chose à faire. Il doit lancer le dialogue. Pas un dialogue pour la galerie. Mais de façon responsables afin de mettre tous les acteurs en confiance », a exhorté Evans Paul.
Les organisations politiques Fanmi Lavalas et Petit Dessalines ont clairement fait savoir qu’elles ne vont pas dialoguer avec le président Jovenel Moïse. Elles exigent son départ du pouvoir. « Si vous refusez le dialogue, c’est comme dire que vous ne voulez pas de la démocratie. L’essence même de la démocratie c’est le dialogue », a tancé Evans Paul.
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Source/RTVC
Photo/Archives
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