PORT-AU-PRINCE – Des menaces persistantes d’inconnus, dont font l’objet des membres de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), depuis la publication du rapport d’audit sur la gestion des fonds PetroCaribe de l’aide vénézuélienne, les ont contraints à laisser le territoire national en Haïti.

C’est ce qu’ont révélé, ce jeudi 27 juin 2019, des membres de la Cscca, en marge d’une rencontre avec une délégation du regroupement « Ensemble contre la corruption (Ecc) [1], à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Ces menaces proviendraient également d’individus, circulant à bord de véhicules et de motocyclettes sans plaques d’immatriculation, font-ils savoir.

La Police nationale d’Haïti (Pnh), informée de la situation, peinerait encore à prendre ses responsabilités, déplorent-ils.

Des hommes armés ont tenté d’enlever deux vérificateurs et un chauffeur de la Cour supérieure des comptes, au moment où l’équipe se rendait, le lundi 3 juin 2019, à une mission d’audit à l’Autorité aéroportuaire nationale (Aan), dans le secteur nord de la capitale, avait informé la Cscca.

Des membres de la Cscca n’ont pas cessé de faire l’objet de menaces de toutes sortes, depuis la publication, le 31 janvier 2019, du premier rapport d’audit partiel sur la gestion des fonds PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti.

Des irrégularités graves, des fautes de gestion et des détournements de fonds ont été relevés dans cet audit incomplet de la Cscca.

De hauts dignitaires de l’État, dont des premiers ministres, ainsi que d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de constructions sont également indexés dans la mauvaise gestion de ces fonds publics.

Jovenel Moïse (devenu président d’Haïti le 7 février 2017), également épinglé dans cette affaire, aurait utilisé des « stratagèmes de corruption », avec son entreprise dénommée « Agritrans », selon le deuxième rapport d’audit sur le gaspillage des fonds PetroCaribe, rendu public le vendredi 31mai 2019.

Ce document a été applaudi par un grand nombre de secteurs organisés de la vie nationale, mais critiqué par des proches du régime politique tèt kale au pouvoir.

Les mobilisations pour réclamer le départ de Jovenel Moïse, de la présidence politique en Haïti, et la tenue du procès PetroCaribe ont repris, depuis le dimanche 9 juin 2019, en différents points du territoire national, en Haïti, après la publication du deuxième rapport d’audit de la Cscca.

Source/AlterPresse
Photo/Archives
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