PORT-AU-PRINCE – Alors qu’il transitait par les Etats-Unis pour entrer en Haïti après une visite de cinq jours au Nigeria, l’ancien sénateur Jean-Charles Moïse a été interpellé, lundi, à l’aéroport de Miami par l’immigration américaine, puis déporté. Son visa a été révoqué et il ne peut plus retourner aux État-Unis pas avant une période de cinq ans. Le leader de l’organisation politique Pitit Dessalines dénonce ce qu’il appelle « son emprisonnement illégal » par les autorités américaines et annonce une action en justice…

« En allant au Nigéria j’avais transité par les États-Unis, j’ai fait la même chose pour rentrer en Haïti après une visite de cinq jours au Nigeria. Arrivé devant l’agent de l’immigration, deux agents m’ont interpellé. Ils m’ont interrogé de quatre heures de l’après-midi à minuit. Ils m’ont posé uniquement trois questions : qu’est-ce que j’avais dit avec le président Maduro lors d’une rencontre en novembre 2021 ? Qu’est-ce que j’étais allé faire au Nigéria, qui j’ai rencontré et avec qui j’avais parlé ? Qui m’avait aidé à planifier le rassemblement que j’avais réalisé au Trou-du-Nord le 2 janvier dernier ? », a rapporté au Nouvelliste Jean-Charles Moïse.

Le leader politique indique au journal qu’il a refusé de répondre aux questions des agents de l’immigration. « Ils ont de force introduit un objet dans ma bouche pour prélever des empreintes. Les agents m’ont interrogé dans une chambre froide pendant plusieurs heures », a indiqué l’ancien parlementaire du Nord.

« J’ai été par la suite enfermé dans une cellule à l’aéroport de minuit à 7h du matin avant d’être déporté en Haïti. Ils ont fouillé dans mon téléphone. Ils ne m’ont pas menotté. Les agents m’ont accompagné jusqu’à la porte de l’avion. Les Américains ont annulé mon visa et m’interdisent d’entrer aux Etats-Unis pas avant cinq années », a dénoncé l’ancien candidat à la présidence.

Interrogé par Le Nouvelliste sur sa rencontre avec le groupe Boko-Haram, l’ancien sénateur affirme au journal qu’il n’était pas interrogé par les agents de l’immigration américaine sur ce dossier ni n’avait de contact avec le groupe Boko-Haram au cours de sa visite en Afrique.

Jean-Charles Moïse annonce qu’il va intenter une action en justice contre les Américains. « Les Etats-Unis doivent me dire pourquoi ils ont fait tout ça. Mon emprisonnement était illégal… », a-t-il fulminé.

Selon l’ancien sénateur, il n’a jamais eu de rencontre avec le président du Venezuela, soulignant que les agents de l’immigration ont aussi interrogé les membres de la délégation qui l’accompagnaient avant de les relâcher quelque temps après.

Jean-Charles Moïse estime que les Américains lui font payer « le succès » de sa visite sur le continent africain. L’ancien parlementaire a fait remarquer au journal qu’il avait sur lui deux mille dollars en allant au Nigeria et 20 dollars lorsqu’il a été interpellé à l’aéroport de Miami.

Il faut rappeler que les Américains avaient déjà révoqué le visa de Jean-Charles Moïse en novembre 2016.

Source/Le Nouvelliste
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