PORT-AU-PRINCE – Le président de la Digicel, Maarten Boute, révèle que la compagnie de téléphonie mobile reçoit tous les jours de la Direction centrale de la police judiciaire une dizaines de requêtes sur la localisation des kidnappeurs. Toutefois, il informe que les informations fournies ne sont de trop grande utilité. M. Boote rassure qu’aucune personne ne peut etre mise sur écoute dans le pays, faute de materiel adéquat.

« Le grand problème de la police, c’est que, dans la plupart des cas, les kidnappeurs ramènent les victimes à Village-de-Dieu ou à Grand-Ravine dans des zones de non-droit », réagit Maarten Boute sur les ondes de Magik 9, informant que la Natcom ou la Digicel fournissent 24/24 et 7/7 des informations relatives à la localisation des kidnappeurs, aux historiques des appels et à l’identité de l’abonné si possible, révélant que les requêtes sont formulées uniquement par la DCPJ à travers des personnes désignées spécialement par le directeur général de la PNH. Le président de la Digicel atteste que les ravisseurs ne se cachent pas ni ne font usage de techniques capables de les dissimuler. « Ils ne se cachent pas du tout. Ils utilisent les téléphones des victimes. Très souvent, le seul choix qui reste aux familles des victimes ou à la police, c’est de négocier avec les kidnappeurs ».

Quant aux appels reçus d’individus non identifiés reclamant des transferts d’argent par MonCasch en échange de la libération d’un proche kidnappé, Maarten Boute confirme qu’à 99%, c’est une fausse alerte. Il confie que la Digicel a pu identifier le réseau de gang caché derrière cette machination. « Le gang principal qui est concerné par cette manœuvre opère depuis le Pénitencier national », relate-t-il. Il dit avoir « demandé aux victimes de porter plainte à la DCPJ » et qu’au nivau de la Digicel ils ont « porté plainte au nom des utilisateurs à la DCPJ ». Il révèle avoir donné toutes les informations à la justice dans l’espoir de voir des actions concrètes dans les prochaines semaines pour freiner cette pratique qui commence à affecter les gens.

Le patron de la Digicel soutient qu’aucune personne ne peut être mise sur écoute en Haïti. « Nous n’avons pas des équipements adéquats pour réaliser une telle activité. Et si le gouvernement voulait mettre sur écoute avec des opérateurs, il faudrait qu’il installe des équipements dans nos data centers qui puissent intégrer directement le réseau. Il n’y a aucun equipement de ce genre dans le pays. Pour l’instant, personne n’est sur écoute », confirme-t-il.

M. Boute a profité de l’occasion pour faire le point sur l’enregistrement des acheteurs de carte SIM. Le président de la Digicel indique que plus de 99% des nouveaux abonnés sont identifiés directement. « Pour les abonnés existants, ils sont beaucoup à identifier. La demande du gouvernement est de les identifier avec la carte Dermalog. Nous sommes en train de mettre en place, avec l’aide du CONATEL et de l’Office d’identification nationale, une passerelle qui nous permettrait de valider les informations que l’on reçoit. Automatiquement, ces infrastructures mises en place, les abonnés peuvent passer dans les magazins ou les points de vente de la Digicel pour identifier leurs SIM », annonce Maarten Boute.

Source/Le Nouvelliste
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