PORT-AU-PRINCE – Six ans, jour pour jour, après le tremblement de terre en Haïti, la reconstruction du pays est loin d’être terminée. C’est ce qu’a constaté Guy Kama, un des 80 policiers canadiens qui se sont portés volontaires pour travailler l’an dernier auprès des forces de l’ordre en Haïti.
De retour de son séjour d’un an à Port-au-Prince et à Hinche, une petite ville située près de la République dominicaine, il compare le travail des policiers en Haïti à celui des policiers au Canada.
Pas de service de 911
Si vous êtes victime ou témoin d’un crime en Haïti, explique Guy Kama, il n’y a pas de service de 911 comme au Canada. Pour les policiers, ça veut dire qu’il faut attendre des heures, parfois des jours, pour être mis au courant d’un crime.
La principale source d’information des policiers : la patrouille. C’est vraiment comme ça « qu’on peut répondre à des crises », ajoute-t-il.
Un crime dans une région éloignée : y aller ou ne pas y aller?
Pour les crimes qui se passent dans les zones éloignées, c’est encore plus difficile, raconte Guy Kama.
Si des équipes de police ont vent d’un crime commis à deux heures de route, par exemple, elles doivent décider si elles attendent le lendemain ou si elles partent immédiatement. Partir immédiatement, ça implique souvent de revenir le soir, sur une route complètement noire avec, pour seule lumière, les phares du véhicule.
C’est dangereux, à la fois parce que les routes sont en mauvais état, explique Guy Kama, mais aussi parce que les policiers peuvent être attaqués.
Le salaire, la corruption et les enquêtes internationales
Un des gros défis des policiers haïtiens, c’est l’argent, selon Guy Kama. Il explique que ses confrères ont un salaire très faible, l’équivalent de quelques centaines de dollars par mois pour élever une famille.
Il y a de la corruption, ajoute-t-il, mais pas autant qu’on pourrait le penser.
Guy Kama a travaillé en partie dans la section des crimes financiers en Haïti.
« J’étais assez étonné de voir que les dossiers de corruption sont acheminés. Ils ne sont pas étouffés. » — Guy Kama, policier
Un gros problème avec les crimes financiers, par contre, c’est que si une enquête allait hors d’Haïti, elle stagnait, ajoute-t-il.
« J’ai réussi à leur montrer que la plupart des pays ou des institutions sont prêts à aider », explique Guy Kama. « Nous avons contacté des institutions financières au Canada et aux États-Unis. »
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Source/Radio-Canada
Photo/Radio-Canada
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