PORT-AU-PRINCE – Le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh) attire l’attention des autorités étatiques sur l’impact du climat de terreur et de criminalité sur le fonctionnement des écoles, à Martissant (au sud de la capitale), à Gran Ravin (sur les hauteurs de Martissant), au bas de Delmas et à Cité Soleil (municipalité au nord), dans un document dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

De Martissant à Fontamara, en passant par Gran Ravin, les activités académiques dans plusieurs écoles, dont le Lycée Jacques Roumain et Collège Maranatha, sont perturbées, signale le Cardh.

De plus, les familles les plus vulnérables à Martissant, à Gran Ravin, au Bas de Delmas et dans la municipalité de Cité Soleil n’ont pas les moyens pour pouvoir envoyer, dans d’autres établissements scolaires, leurs enfants qui fréquentaient les écoles communales, presbytérales, nationales et les lycées.

Totalement absent à Martissant, à Gran Ravin, au bas de Delmas et à Cité Soleil, l’État a négligé la situation des enfants dans ces zones, à l’occasion de la réouverture officielle des classes, le mardi 21 septembre 2021, dans les 7 départements du pays, indirectement affectés dans le tremblement de terre du samedi 14 août 2021, déplore le Cardh.

La réouverture des classes a été initialement prévue pour le lundi 6 septembre 2021 sur tout le territoire national, avant d’être reportée à cause des conséquences du séisme du 14 août 2021.

Malgré l’absence de dispositions institutionnelles pertinentes, comme le déblaiement des espaces d’établissements scolaires effondrés et endommagés, la disponibilité de hangars sécuritaires, la rentrée des classes 2021-2022 est annoncée pour le lundi 4 octobre 2021, dans les départements du Sud, de la Grande Anse et des Nippes (Sud-Ouest d’Haïti), les plus affectés dans le tremblement de terre du du samedi 14 août 2021.

Le Centre d’analyse et de recherche en droits humains invite le gouvernement de facto à se pencher sur le sort des enfants, qui sont actuellement dans l’impossibilité de se rendre en salles de classe, dans les zones dirigées par les gangs armés.

Le Cardh préconise l’adoption de dispositions appropriées pour aider les enfants de Martissant, de Gran Ravin, du bas de Delmas et de Cité Soleil à prendre le chemin de l’école, afin de jouir progressivement du droit à l’éducation.

« Au mois de juin 2021, au moins une cinquantaine de décès ont été enregistrés à Cité Soleil, au bas de Delmas et ses environs »

Le Cardh appelle les partis politiques à faire des propositions, pour aider « à remettre la situation de ces enfants sur la carte de l’opinion publique ».

Les groupes de la société civile sont aussi invités à prendre en compte cette réalité, dans leurs démarches pour résoudre la crise.

« Le droit à l’éducation est indispensable à l’exercice et à la jouissance des droits humains, ainsi qu’à la construction de la démocratie et de l’État de droit. Il est consacré par la déclaration universelle des droits humains (article 26), par le pacte international relatif aux droits sociaux, économiques et culturels (article 13) », rappelle le Centre d’analyse et de recherche en droits humains.

Source/AlterPresse
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