Port-au-Prince       Jean Anthony Nazaire, un ancien commissaire divisionnaire de la Police Nationale et proche de l’ex-Président Lavalas Jean-Bertrand Aristide, a été appréhendé dimanche après-midi par une patrouille policière au carrefour “Trois Mains”, sur la route de l’aéroport international Toussaint Louverture (nord de Port-au-Prince), a appris Radio Kiskeya auprès de la PNH.

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Objet d’un mandat d’amener, tout comme l’ancien chef de l’Etat et une trentaine d’autres personnes, au moment où l’étau semble se resserrer autour de Lavalas, dans le cadre de l’enquête du juge instructeur Lamarre Bélizaire sur la corruption et le trafic de drogue qui auraient gangréné l’administration Aristide de 2001 à 2004, M. Nazaire a été intercepté au volant de sa voiture, en possession d’un fusil-mitrailleur M4.

Placé en détention à la Direction centrale de la police judiciaire, il devrait être déféré incessamment au cabinet d’instruction pour les suites légales nécessaires.

Accusé d’instrumentaliser la justice pour des persécutions politiques au profit du pouvoir, le très controversé juge Bélizaire a été récusé par la plupart des inculpés, parmi eux Jean-Bertrand Aristide dont l’assignation à résidence n’était toujours pas effective ce week-end.

Jean Anthony Nazaire avait déjà séjourné en prison de 2004 à 2006, durant la transition post-Aristide, pour son implication présumée dans l’enlèvement, la séquestration et l’assassinat de l’entrepreneur franco-haïtien Claude Bernard Lauture, en 2004, peu avant la chute du régime Lavalas. Reconnu coupable dans cette affaire, l’ancien chef de gang de Cité Soleil, Amaral Duclona, extradé de la République Dominicaine vers Paris, a été condamné en mai dernier à 25 ans de prison ferme, avec une peine de sûreté des deux tiers, par la justice française.

Considéré un membre influent du secteur Lavalas, Nazaire, qui aurait des liens de parenté avec l’ancien Président Aristide, était responsable du parc automobile du palais présidentiel (Palais National) quand il avait été blessé par balles le 17 décembre 2001, lors d’une supposée tentative de coup d’état suivie d’une mise à sac des sièges de parti et résidences de différents leaders de l’opposition. Une horde de civils armés déchaînés, agissant ouvertement au non du pouvoir, avait notamment ciblé l’OPL de feu Gérard Pierre-Charles, la KID d’Evans Paul et le KONAKOM d’alors (aujourd’hui Fusion) de Victor Benoît.

Source/Stéphane Pierre-Paul/Radio Kiskeya

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