PORT-AU-PRINCE – Près de quatre jours après l’inhumation de l’ex-président René Préval, les facteurs ayant causé sa mort continuent d’alimenter encore les débats. À cet effet, le député de Pétion-Ville, Jerry Tardieu, est le premier invité du Parquet de Port-au-Prince dans le cadre de ces auditions.
Nouveau rebondissement dans le dossier de la mort de l’ex-président René Préval. Le Parquet de Port-au-Prince vient d’acheminer une correspondance au ministre de la Justice pour lui demander d’en adresser une au président de la Chambre des députés, Cholzer Chancy. Ce, en vue de solliciter la mise à sa disposition de l’élu de Pétion-Ville, Jerry Tardieu. C’est le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Jean Danton Léger, qui l’a fait savoir lors d’une conférence de presse tenue dans le local du Palais de justice, le mardi 14 mars 2017

D’après l’ancien député, le parquet ne s’arrêtera pas à mi-chemin dans le cadre de sa démarche consistant à faire la lumière autour de cette mort subite. À ce titre, l’institution a déjà auditionné les responsables de l’hôpital DASH au niveau de Laboule où on avait conduit feu René Préval. S’ajoute à cette liste le nom de son épouse, Élisabeth Débrosse Delatour Préval. À la veille des funérailles, souligne Me Léger, vu qu’elle n’était pas psychologiquement prête, on a dû capituler, mais on la contactera après afin de recueillir les informations nécessaires. Y figurent aussi les noms des cinq agents de sécurité de l’ancien chef d’État.

Le Parquet de Port-au-Prince dément les rumeurs persistantes faisant croire que les premiers résultats de l’autopsie pratiquée sur le cadavre de l’ex-président révéleraient un empoisonnement. Le commissaire du gouvernement, Me Jean Danton Léger dit s’inscrire contre les informations relayées suivant une entrevue fictive par le directeur général de l’Institut médico-légal (IML), Jean Armel Demorcy, à un groupe de journalistes. Pour preuve, il a fait savoir que ce n’est que le lundi 13 mars 2017 que l’autorisation expresse et formelle a été donnée à qui de droit pour entamer les examens de laboratoire sur les spécimens prélevés autour de certains organes de l’ancien président mort le 7 mars dernier. Les examens pouvant être pratiqués ici le seront. Ceux qui ne le peuvent pas seront effectués ailleurs. Toutefois, il serait mieux que tout s’y réalise.

Dans cette lignée, poursuit Me Léger, le directeur de l’IML avait fraîchement rencontré le titulaire du ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP) autour de ce dossier. Le ministère des Affaires étrangères (MAE) est déjà notifié. Il y a en ce sens un laboratoire à Montréal (Canada) qui s’est porté candidat. On est en train de contacter d’autres en vue de dissiper tous les doutes entourant ce dossier. Il a par contre écarté la thèse d’Accident vasculaire cérébral (AVC). À son avis, elle a été momentanément exclue compte tenu du fait que les évidences des faits s’amenuisent considérablement. Il en a été de même pour les questions de crise cardiaque.

Fort de tous ces soupçons, soulignet- il, on est obligé d’entamer avec les examens anatomopathologiques des échantillons d’organes du défunt. Les résultats de ceux-ci, fait-il remarquer, revêtent une grande importance vu qu’ils sont les seuls qui seront utiles à la Justice. Ce, en vue de déterminer la nature de sa mort. Aucune date n’a cependant été retenue pour publication de ces résultats.

Le manque de matériels adéquats est l’un des obstacles majeurs à la réalisation de cet examen dans le pays. Rapportant, les propos du numéro un de l’Institut, Jean Danton Léger a expliqué qu’une bagatelle d’un million de gourdes suffirait pour doter ladite institution d’équipements lui permettant de procéder aux examens des spécimens sur le territoire national. Outre cette considération, le parquetier a indiqué que le médecin légiste n’a pas écarté les possibilités de procéder à l’acquisition de ces équipements même s’ils ne sont pas flambant neufs.

Un des faits marquants, poursuit Me Léger, l’autopsie avait débuté très tard en raison d’un problème d’eau, alors qu’une fois arrivé, on était confronté à un autre lié à la non-disposition d’un réservoir préposé à cette fin. Offusqué, l’ancien député de Léogâne a indiqué que cette structure existe depuis une dizaine d’années, soit en date du 25 mai 2012, suite à la publication d’un arrêté présidentiel. Il est placé sous la double tutelle du ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MSJP) et du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP).

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Source/Le National
Photo/Archives
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